Après avoir donné son feu vert le 30 juin dernier pour l'accès des exportations marocaines de produits à base de viande de volaille au marché européen, les opérateurs marocains se devaient de faire passer l'examen d'homologation de leurs unités de production. Pour seuls trois d'entre eux ont réussi l'examen. Les détails. Il aura fallu cinq ans après moult audit « hygiène et salubrité » avant que l'Union européenne (UE) ne donne son feu vert pour l'accès des exportations marocaines de produits à base de viande de volaille au marché européen. En effet, suite à la publication le 30 juin dernier au Journal officiel de l'Union européenne du règlement d'exécution, les mesures prises sont depuis entrées en vigueur, concluant ainsi un long processus règlementaire qui vise à assurer le respect des exigences sanitaires applicables dans l'UE. Encore faudrait-il que les nombreux opérateurs marocains du secteur avicole qui se battent depuis des années aux côtés du ministère de l'Agriculture afin de pouvoir exporter dans le marché européen, arrivent à répondre aux normes sanitaires et d'hygiènes très exigeantes du cahier des charges établi l'UE. Ainsi, quatre mois après avoir donné son accord, l'Union européenne a agréé six unités appartenant à trois grands groupes du secteur. Il s'agit de Dawajine Viande de Deiaa Bernoussi et de Mohamed Anajar, Abattoir Sahel (Groupe Alf Sahel) des frères Mohemmane, et les Industries Alimentaires La Fonda de la famille Benboubker. Chacun de ces trois opérateurs ont pu faire homologuer deux sites par le cabinet mandaté par la Commission européenne. Lire aussi | France. Des retraités fuient l'hiver coûteux pour le Maroc [Vidéo] En détails, les unités validées sont : Dawajine Viande I (Zone industrielle Skhirat), Abattoir Sahel I (Zone industrielle Had Soualem) Industries Alimentaires La Fonda I (Zone industrielle Sapino) Dawajine Viande II (Zone industrielle Skhirat) Abattoir Sahel II (Zone industrielle Had Soualem) Industries Alimentaires La Fonda II (Zone industrielle Sapino). En revanche, d'autres industriels du secteur ont été recalés lors de cette première opération d'homologation. C'est le cas du groupe Koutoubia, spécialisé dans la charcuterie. Pourtant, vu aujourd'hui la grande taille économique du marché européen (27 Etats Membres) avec ses 450 millions de consommateurs et sa proximité avec le Maroc, cette ouverture vers l'UE pourrait avoir un impact positif pour la filière de production de la volaille marocaine. Lire aussi | Gaz naturel liquéfié. Le projet de terminal gazier de Mohammedia s'accélère Pour rappel, le Royaume, premier producteur africain de viande de dinde devant la Tunisie, couvre actuellement 100% de ses besoins en viandes de volailles (poulet, dinde, charcuterie) et en œufs de consommation. Le volume des viandes blanches représente 52% des viandes consommées par les Marocains. En 2021, la production des viandes de la volaille (poulet de chair et dinde) a atteint 640 000 tonnes, en hausse de 1% seulement par rapport à 2020. Les œufs de consommation, eux, ont affiché une production similaire l'année dernière, soit 5,5 milliards d'unités. Le chiffre d'affaires du secteur, lui, a enregistré une progression de 18% à 32,4 milliards de DH, pour un montant d'investissements cumulés de 13,8 milliards et des emplois de 465 000 (+1% par rapport à 2020). De leur côté, les exportations se sont établies à 61 millions d'unités pour les œufs à couver et 3 millions pour les poussins de chair.