Staffan de Mistura, le nouvel envoyé personnel de l'ONU pour le Sahara, est arrivé hier, mercredi à Rabat pour sa première tournée dans la région. Staffan de Mistura s'est entretenu ce jeudi avec le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita. Après son arrivée à Rabat, mercredi soir, étape de sa première tournée régionale, l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura s'est entretenu ce jeudi avec le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita. Une séance de travail qui s'est déroulée en présence de l'ambassadeur, représentant permanent du Royaume du Maroc auprès de l'ONU, Omar Hilale. Lire aussi |Ressources naturelles des provinces du Sud. Les retombées positives sur les populations locales sont importantes [Rapport européen] «La visite régionale de M. de Mistura s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution 2602 du Conseil de Sécurité, adoptée le 29 octobre 2021, dans laquelle l'instance exécutive de l'ONU réitère son appel aux parties à poursuivre leur engagement dans le processus des tables rondes, dans un esprit de réalisme et de compromis, pour parvenir à une solution politique réaliste, pragmatique, durable, et basée sur le compromis», rappelle le ministère dans un communiqué. Lors de ces entretiens, la délégation marocaine a «réitéré les fondamentaux de la position du Royaume, telle que rappelée dans les discours de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l'occasion des 45ème et 46ème anniversaires de la Marche Verte», poursuit la même source, rappelant que le souverain avait réaffirmé, dans lesdits discours, l'attachement du Maroc à la reprise du processus politique conduit sous l'égide exclusive de l'ONU pour parvenir à une solution politique sur la base de l'Initiative marocaine d'Autonomie, dans le cadre du processus des tables rondes, en présence des quatre participants, conclut le communiqué. Staffan de Mistura a donc préféré commencer sa tournée au Maroc avant de se diriger vers l'Algérie, la Mauritanie et les camps de Tindouf pour rencontrer le Front du Polisario. Comme cela a été le cas avec d'autres envoyés précédents, il se rendra à ces endroits dans un avion mis à sa disposition par le gouvernement espagnol. En revanche, il ne se rendra pas sur le territoire du Sahara, sauf autorisation de Rabat. Pour l'instant, de Mistura n'a pas demandé à cette occasion de visiter la zone litigieuse, puisqu'il souhaite d'abord rencontrer les parties concernées et réserve cette visite pour de futurs voyages, selon des sources diplomatiques. La tâche ne s'annonce pas facile pour le nouvel envoyé de l'ONU. Les principaux protagonistes posent différentes conditions. Le Polisario et l'Algérie ont déjà indiqué qu'ile ne prendront plus part à la formule des «tables rondes», initiée par l'ancien émissaire des Nations unies, l'Allemand Horst Köhler. Le Maroc, de son côté, a répliqué par exiger la présence d'Alger dans tout processus de négociations. «Sans l'Algérie, il n'y aura pas de dialogue», avait averti, en août, le représentant du royaume à l'ONU, Omar Hilale. Dans un entretien diffusé par la télévision publique algérienne, Brahim Ghali a annoncé que le Polisario rejetait les tables rondes des Nations-Unies. Selon lui, ce dossier ne doit pas être examiné par l'ONU mais par l'Union Africaine (UA). Le chef du Polisario estime que lesdites Tables rondes doivent se limiter au Maroc et au Polisario, sans la participation de l'Algérie (principale partie prenante à ce conflit), ni de la Mauritanie. L'ancien émissaire de l'ONU pour le Sahara, Christopher Ross, a appelé les Etats-Unis à travailler pour donner au nouvel envoyé personnel, Staffan de Mistura, un mandat « plus large », semblable à celui avec lequel James Baker a travaillé de 1997 à 2004. Lire aussi |De Mistura en visite du 12 au 19 Janvier dans la Région. La tâche s'annonce difficile! Selon des sources proches, lors de son passage à Rabat, Staffan de Mistura s'entretiendra également avec des ambassadeurs de missions diplomatiques étrangères (France, USA, United Kingdom…). De Mistura est aujourd'hui le cinquième émissaire de l'organisation onusienne pour ce territoire et conflit. L'ONU a déjà nommé quatre médiateurs pour tenter de régler, en vain, ce conflit vieux d'environ quarante-sept ans. Il s'agit des deux Américains James Baker et Christopher Ross, de l'ancien président allemand, Horst Kohler et du Néerlandais Peter Van Walssun.