Vivre pleinement sa passion du deux-roues, notamment du motocross, jusqu'à truster les plus hautes marches du podium dans des compétitions nationales et internationales, tel est le leitmotiv d'Amine Echiguer. C'est accompagné de sa détermination inébranlable et du soutien sans faille de ses proches, que ce jeune pilote marocain au talent avéré entend passer à la vitesse supérieure pour continuer à porter haut et fort les couleurs du drapeau national dans le cadre de grandes compétitions internationales en rallye-raid. C'est par une belle matinée ensoleillée, le temps d'un weekend du mois de décembre courant, que nous avions pris attache avec Amine Echiguer, histoire de faire plus ample connaissance avec ce jeune pilote de motocross. Il faut dire que ce trentenaire, né à Rabat, a vraiment fait parler de lui dans le cadre du Rallye du Maroc. * Un rallye-raid réputé qui se dispute généralement chaque année en automne dans le Sud marocain (excepté en 2020 en raison de la covid-19) depuis plus d'une vingtaine d'années et qui a accueilli entre le 7 et le 13 octobre dernier, quelque 260 concurrents (autos, motos, quads et camions), parmi lesquels Amine Echiguer au guidon de sa KTM EXC-F 450, et qui concourrait en Enduro Cup, une catégorie qu'il a remportée haut la main. Lire aussi | Les ventes de Chery à l'export ont dépassé les 200 000 unités à fin octobre Et pour cause ; il s'est même offert le luxe de terminer avec une avance de plus de 50 minutes sur son plus proche poursuivant, le français Jacques Cédric au guidon de son Husqvarna 450 FE 2020. Un véritable exploit qui a valu au pilote marocain la reconnaissance et les félicitations de ses pairs dans la discipline. Rappelons tout de même, que ce Rallye du Maroc constitue pour de nombreux pilotes et teams officiels de renom en sport automobile, une répétition grandeur nature pour le célèbre Dakar qui se déroulera en Arabie Saoudite en janvier prochain. Aussi, cette victoire vient étoffer le palmarès très fourni d'Amine Echiguer, ce qui lui permet de réviser à la hausse ses futures ambitions sportives. Car s'il y a un trait de caractère à mettre en évidence s'agissant de ce pilote marocain, c'est sa volonté à vouloir toujours aller de l'avant dans sa discipline fétiche et l'ardeur qu'il met à parfaire sa condition physique et la maîtrise de son engin, quelles que soient les conditions rencontrées sur le terrain. Une piste taillée sur mesure En témoigne notre première rencontre qui s'est effectuée dans la région de Tnine Chtouka non loin d'El-Jadida, sur un domaine de plus de 70 hectares en pleine nature, accueillant une piste de motocross bien étudiée à des fins d'entraînement. «Vous savez, la chance que j'ai, c'est d'avoir des amis qui partagent la même passion et la même philosophie de la moto que moi et qui m'accueillent sur ce site exceptionnel», nous explique Amine Echiguer. Et d'ajouter : «ce circuit, qui est privé pour l'instant, dispose d'une terre d'une qualité exceptionnelle, sablonneuse, sans cailloux, ce qui est idéal pour s'entraîner sur deux-roues». * Un domaine qui, en plus du terrain privé, va accueillir par la suite une auberge respectueuse de l'environnement comprenant des chambres, un restaurant et l'atelier Berahou, des artistes de talent qui travaillent le fer et l'acier toujours dans le souci du respect de l'environnement. Lire aussi | Sécurité routière. La NARSA et Vivo Energy Maroc renouvellent leur partenariat C'est sur cette piste au relief diversifié, que le jeune pilote marocain poursuit régulièrement ses séances d'entraînement au guidon de sa KTM, exécutant avec maestria toutes sortes de sauts qu'impose le terrain et se déjouant de tous les pièges du terrain qu'il connaît par cœur. «Ce circuit m'a énormément aidé en rallye-raid, car il réclame à la fois de la technique, de la précision, en plus d'une condition physique exemplaire», ajoute Echiguer. La passion des sports mécaniques Il faut dire qu'Amine a toujours eu dès son plus jeune âge la passion des sports mécaniques en général, et celle de la moto en particulier. Peut-être était-ce dû à ses parents qui, eux aussi, se sont passionnés pour les deux-roues. «Durant mon enfance, j'ai eu l'occasion d'effectuer avec mon père de belles balades pendant les weekends», nous explique le jeune pilote. * C'est avec dextérité qu'Amine Echiguer au guidon de sa KTM 450 évolue dans le Sud marocain. Et d'ajouter : «je pense que cela a contribué à renforcer ma passion. Ce fut des moments intenses de ma jeunesse. Pour l'anecdote, je me souviens qu'à l'école, je n'avais qu'une seule hâte, celle d'attendre le weekend pour aller faire cette fameuse balade à moto avec mon père». Pour autant, ce n'est pas avec un deux-roues qu'Amine Echiguer participe à ses premières compétitions, mais bel et bien avec un jet-ski. Bien que son entourage ait la passion de la moto, ils ont préféré, par sécurité, orienter le jeune Amine vers les sports nautiques, jugés moins dangereux, que de devoir s'adonner à la moto, notamment sur route ou sur piste. Lire aussi | Hydrogène vert. L'IRESEN, OCP et l'UM6P joignent leurs forces pour renforcer l'innovation et la R&D Qu'à cela ne tienne, le jeune homme s'en satisfera, montrant au guidon de sa machine sa dextérité sur les flots. «J'ai gagné le championnat en tant que junior deux ou trois fois. Cela a d'ailleurs encouragé ma mère à créer l'association nationale de jet-ski courant 1998». Mais dans un coin de sa tête, la passion de la moto n'a jamais pu quitter Amine. «Mes parents ont fini par céder. Ils ont accepté de m'acheter une petite moto sous certaines conditions, comme le fait d'avoir de bonnes notes à l'école, ou d'éviter d'aller sur route ouverte pour des raisons évidentes de sécurité». La moto à un haut niveau De fil en aiguille, le jeune Echiguer s'est adonné à sa passion première le motocross, allant jusqu'à faire de la compétition en amateur, remportant plusieurs victoires en championnat national et s'adjugeant à maintes reprises le titre de champion du Maroc. Il a pu également évoluer sur d'autres terrains de jeu, notamment à l'étranger, histoire de se mesurer à ses homologues sportifs étrangers. Pour autant, il n'en oublie pas son cursus scolaire. Baccalauréat en poche, il poursuit ses études supérieures au sein de la prestigieuse Ecole d'ingénieur Centrale Paris. Mais la passion de la moto n'est jamais très loin ; en effet, Amine Echiguer trouve le temps d'enfiler sa combinaison et ses bottes, d'attacher son casque et d'enfourcher sa bécane pour goûter aux sensations fortes que lui procure la piste. Lire aussi | Groupe OCP. Une hausse de 38,29% du CA Condition sine qua non pour s'adonner au motocross à un tel niveau, la condition physique, un volet que le jeune Amine n'a jamais négligé, bien au contraire. Il s'impose une stricte hygiène de vie, assortie d'un programme sportif digne des athlètes de haut niveau. Il faut dire que l'homme a un réel penchant pour le triathlon, une discipline sportive très complète. Faut-il préciser également qu'en bon passionné de deux-roues, la mécanique n'a plus de secret pour Amine qui veille personnellement au bon entretien de ses machines et qui en prend soin comme de la prunelle de ses yeux. Concilier responsabilités professionnelles, vie familiale et activités sportives est une équation que parvient à résoudre au quotidien Amine Echiguer. Il faut dire que ce dernier peut compter sur le soutien irrémédiable de son épouse qui s'occupe notamment du volet communication, relations publiques et média. Le jeune pilote marocain peut compter également sur son entourage familial, sur ses fidèles amis et sur certains sponsors locaux, au rang desquels l'OCP, qui convaincus de son énorme potentiel, ont misé sur lui. Le Rallye du Maroc, le déclic L'année 2020 est à marquer d'une pierre blanche dans la carrière d'Amine Echiguer, plus exactement dans son approche et dans sa compréhension du terrain. Il est en effet parti d'un constat criant de vérité. «Notre pays est extraordinaire dans la mesure où nous disposons d'une diversité de paysages, certes, mais de revêtements en tout genre, qu'il s'agisse notamment de terrains sablonneux, caillouteux, de piste désertique à perte de vue sur lesquelles nous avons tout le loisir d'évoluer». * Le pilote Marocain compte bien passer à la vitesse supérieure en 2022. Outre quelques manches du championnat du Monde de Rallye-raid qu'il entend disputer, il compte également prendre part à l'édition du Dakar en 2023. Et pour cause ! Nombreuses sont les manifestations sportives internationales qui se déroulent en terre marocaine et qui font le bonheur des participants étrangers, mais aussi des équipes sportives en tout genre (automobile, motos, camions...) qui en profitent pour effectuer des tests de roulage et de développement de leurs modèles. Quoi qu'il en soit, Amine s'est appliqué à découvrir ces différentes pistes de jeux et à en déceler toutes les subtilités. Lire aussi | Tanger Med. Le troisième campus de l'Ecole 1337 ouvrira bientôt ses portes De quoi l'inciter à effectuer le grand saut et à prendre part à une compétition d'envergure internationale, en l'occurrence le Rallye du Maroc. «J'avais à cœur de découvrir mon potentiel en comparaison des pilotes expérimentés qui ont pris part également à cette compétition», nous précise-t-il. Un pari gagnant, compte tenu du résultat final puisque le jeune marocain a fait briller les couleurs du drapeau national. Une victoire qui en a surpris agréablement plus d'un, à commencer par Amine lui-même, et qui lui permet de revoir à la hausse ses ambitions sportives. «Je dois trouver le financement pour justement faire en 2022 toutes les étapes du Championnat du monde de Rallye-raid, avec pour objectif ultime de participer au Dakar 2023». Une quête à laquelle s'est attelé Amine et son entourage, qui vont mettre les bouchés doubles pour atteindre cet objectif. Un bel exemple qui atteste du vivier sportif dont regorge le Maroc, notamment dans les sports mécaniques, et qui laisse augurer de belles perspectives pour les jeunes passionnés. Et Amine de conclure : «en mettant en place un cadre sécurisé pour que les jeunes puissent s'entrainer et pratiquer le sport moto, le bénéfice est double. En effet, il favorise l'émergence de jeunes talents et contribue à une amélioration flagrante de la sécurité routière».