Les forces armées au Soudan ont arrêté ce lundi 25 octobre les dirigeants civils, notamment le Premier ministre en raison de son refus de soutenir leur «coup d'Etat», a déclaré le ministère de l'information soudanais après des semaines de tensions entre militaires et civils qui se partagent le pouvoir depuis 2019. Une situation qui inquiète au plus haut point la communauté internationale qui s'est empressée de condamner ce «coup d'Etat». C'est un «coup d'Etat militaire», dénonce l'Association des professionnels, l'un des fers de lance de la révolte de 2019 qui a mis fin à 30 années de dictature d'Omar el-Béchir dans ce pays d'Afrique de l'Est, l'un des plus pauvre du globe. Concrètement, le général Abdel Fattah al-Burhane, à la tête des autorités de transition au Soudan, a annoncé dans la foulée dissoudre le gouvernement et le Conseil de souveraineté et a décrété l'état d'urgence dans l'ensemble du pays. Lire aussi | Brand Finance Africa 2021. Voici le classement des marques marocaines Parmi les dirigeants retenus figure le Premier ministre Abdallah Hamdok, emmené avec son épouse vers un lieu inconnu après avoir refusé de soutenir cette prise de pouvoir. Outre la dissolution du gouvernement et du Conseil de souveraineté, ce même général a annoncé le limogeage de préfets et de ministres. Ces événements ont eu lieu alors que la quasi-totalité des dirigeants civils de la transition sont aux mains des militaires. «La plupart des ministres et les membres civils du Conseil de souveraineté ont été arrêtés (…) par des forces militaires» avant l'aube, avait confirmé plus tôt le ministère soudanais de l'Information. A noter que le général Abdel Fattah al-Burhane a réitéré son attachement à «la transition vers un Etat civil» et promis de créer les nombreuses institutions étatiques, comme la Cour suprême, qui auraient dû voir le jour il y a plusieurs mois, selon le calendrier de transition acté après le renversement d'Omar el-Béchir en 2019. Lire aussi | L'exercice conjoint bilatéral Pakistan-Maroc 2021 touche à sa fin [Vidéo] Tout comme la communauté internationale, le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Soudan, Volker Perthes, a exhorté, toutes les parties dans ce pays à faire preuve de la «plus grande retenue» et de reprendre le dialogue. «Toutes les parties doivent immédiatement reprendre le dialogue et s'engager de bonne foi pour le rétablissement de l'ordre constitutionnel», a souligné M. Perthes dans un communiqué. Il s'est également dit préoccupé par les «tentatives en cours visant à saper la transition politique», qualifiant «d'inacceptable» la détention du Premier ministre soudanais et des responsables gouvernementaux.