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_Aérien : Jet4you et RAL : pourquoi ça marche pour l'un et pas pour l'autre ?
Publié dans Challenge le 29 - 03 - 2008

Des opérateurs Marocains se sont lancés dans l'aérien. Jet4you espère réaliser un bénéfice dès cette année, alors qu'elle est âgée seulement de deux ans. Regional Air Lines, créée en 1997, est restée déficitaire pendant 6 ans. Aujourd'hui, elle est sur le point d'être rachetée. Comment en sont-elles arrivées là ?
Regional Air Lines (RAL), c'est probablement l'un des rares projets dans lequel Othmane Benjelloun pourrait regretter d'avoir miser son argent, lui, l'homme d'affaires qui ne s'engage dans une affaire que si elle rapporte au moins un
«chouiya». Avec le groupe Holmarcom, ils ont été les premiers Marocains à investir dans une compagnie aérienne. C'était en 1997. Pour un observateur avisé, l'une des raisons qui explique que RAL n'a pas décollé serait l'absence de professionnels de l'aérien dans le tour de table. Une configuration que Jet4you a pris en compte. La compagnie low-cost marocaine a accordé 40% de son capital à l'opérateur allemand TUI, dont l'expérience n'est pas à démontrer. Elle a aussi associé des banques (SGMB et Attijariwafa Bank) et deux personnes physiques qui, ensemble, totalisent 60% du capital de la compagnie. Pour Jawad Zyat, son président du directoire, il aurait été suicidaire de se lancer dans une telle expérience sans un actionnaire de l'envergure de TUI qui apporte son savoir-faire, son réseau, ses contacts avec les grands fournisseurs… Les dés sont donc lancés. Les activités des deux compagnies démarrent, mais pas de la même manière. Dès le départ, le décollage de RAL est raté. Les responsables du projet auraient mal jugé le marché, mal cerné le projet, et mal évalué son business. La première erreur commise -selon des experts- porte sur le choix des appareils eux-mêmes. L'équipe dirigeante a opté pour des Beechcraft, des petits avions d'une vingtaine de places et en plus équipés de turbopropulseurs (hélices) qui occasionnent des bruits infernaux. «Ce type d'avions n'était pas adapté à la demande. Ils ne sont pas très commodes. Ils ne rassurent pas non plus une catégorie de clientèle», souligne un professionnel. A l'époque d'ailleurs, la RAM aurait fait des siennes pour les «discréditer». La source se rappelle du jour de l'inauguration de la compagnie régionale. La RAM avait placé, volontairement ou pas, un Boeing 747 (et tout le monde imagine sa grandeur) derrière les Beechcraft de RAL. «La différence entre les deux types d'avions était impressionnante». RAL a tenté de se rattraper en voulant acheter des avions brésiliens plus grands. Mais l'initiative n'avait pas été validée par le conseil d'administration de la compagnie. Jet4you, elle, a dès le départ misé sur des appareils modernes, des Boeing 737. D'ailleurs, elle vient d'annoncer que sa flotte serait augmentée d'un nouveau B737-800 au mois de mai prochain pour atteindre 5 appareils. Le choix des lignes, tout comme le choix des appareils, n'a pas été non plus judicieux au départ de l'activité de RAL. La jeune compagnie d'alors s'était fixé sur des axes comme Casablanca-Marrakech ou Casablanca-Agadir, des lignes où elle n'avait pas de chance de survivre face à une Royal Air Maroc disposant de gros engins qui desservent ces mêmes villes. Jet4you, elle, préfère aller sur des routes pas trop encombrées. La compagnie scrute les autres compagnies low-cost pour se positionner. Elle analyse aussi les routes qui vont lui rapporter le plus. Elle va d'ailleurs ouvrir de nouvelles lignes comme Rabat-Paris, Casablanca-Toulouse et Casablanca-Bologne. Pour cette dernière, le potentiel de croissance du trafic avoisine les 30 à 40%. La ligne serait en pleine expansion. Jet4you ne s'attaque donc pas aux lignes déjà desservies par des mastodontes du low-cost, elle n'en a d'ailleurs pas les moyens. C'est pour cela qu'elle préfère aller titiller des compagnies plutôt régulières. C'est ce que Jet4you fait en ouvrant la ligne Rabat-Paris, jadis chasse gardée de la RAM et d'Air France. Jet4you est la première compagnie low-cost à réussir cette prouesse. Beaucoup s'interrogent alors sur la capacité de la jeune pousse à décrocher l'autorisation de décoller ou d'atterrir à l'aéroport de la capitale marocaine pour atterrir ou décoller de l'aéroport d'Orly à Paris. Pour ne pas prendre trop de risques non plus, Jet4you essaie de se placer en premier sur les lignes aériennes où il existe déjà du business, et non des lignes complètement vierges. C'est une manière pour elle de gagner une longueur d'avance. La compagnie dessert maintenant la France, la Belgique (où le retrait de SN Brussels sur la ligne qu'elle dessert a été à son avantage) et l'Italie, mais bizarrement, pas l'Allemagne, pays d'origine de son partenaire stratégique TUI.
RAM fait un cadeau à RAL
Jet4you est en train de se frayer une place dans le monde de l'aérien. Mais rien ne la prémunit contre toute attaque de sérieux concurrents. A l'avenir, des « requins » comme Easy Jet ou Ryanair pourraient venir peser de tout leur poids et entrer en concurrence avec elle sur les lignes qu'elle a choisies. «Ces compagnies peuvent se permettre de perdre de l'argent pendant des années jusqu'à ce que leurs concurrents soient éliminés», confie un professionnel. Jet4you devrait craindre l'arrivée de ces mastodontes. «Nous ne pouvons qu'attendre de voir comment des compagnies pareilles vont se comporter sur le marché. Une chose est claire, nous n'allons pas nous laisser faire. Nous ferons de notre mieux. Nous restons aussi convaincus qu'en termes de produits, nous avons un avantage comparatif», reconnaît Jawad Zyat. D'ailleurs, la compagnie marocaine se vante aujourd'hui du million de clients qu'elle devrait atteindre cette année. Sa politique commence à porter ses fruits. Pour les objectifs qu'elle s'est assignée pour l'année en cours, la compagnie espère gagner de l'argent après deux années de déficit. Le management de Jet4you espère faire passer le chiffre d'affaires de 51 millions d'euros en 2007 à 95 millions. Ses prévisions laissent un observateur avisé sceptique. «Dans le monde de l'aérien, il est difficile de concevoir qu'une compagnie puisse réaliser des bénéfices dès la troisième année d'exploitation». Regional Air Lines serait restée, elle, près de six ans dans le rouge avant de sortir la tête de l'eau. Elle était au bord de la faillite. Un plan de restructuration a été établi. Certaines lignes ont été abandonnées. RAL a mis en ligne des avions plus gros. Elle a éliminé des «escales» entre deux destinations. Et surtout, elle a profité d'une certaine «largesse» de la part de RAM. La compagnie nationale avait mis en veille deux de ces ATR. Selon une source bien informée, la compagnie a même laissé cloués au sol ses deux appareils pendant près d'un an et demi. Un accord de partenariat a été scellé entre les deux compagnies, permettant non seulement à RAL de développer le code-share mais aussi d'exploiter les deux avions de la RAM de 47 sièges chacun. A cela, il faudrait ajouter également que la suppression -à la même période- des lignes de RAM sur Lisbonne et Malaga a permis à RAL de reprendre ces routes. «RAM a offert en quelque sorte un fonds de commerce à RAL», évoque un professionnel. La compagnie remonte lentement la pente. Ses actionnaires seraient en train de la redresser pour la vendre au meilleur prix. Des négociations ont été entamées avec Air Arabia, la compagnie low-cost émiratie qui bénéficierait de l'assise de RAL. Pas besoin pour elle d'attendre des autorisations pour créer une nouvelle compagnie au Maroc. Mais, selon les bruits du marché, rien n'est encore acquis. Ces négociations se seraient interrompues dès lors où la RAM est intervenue. Selon des sources dignes de foi, la RAM aurait profité de l'intérêt des Emiratis pour le Maroc pour leur proposer de reprendre sa filiale low-cost Atlas Blue. Une offre aurait été présentée à la RAM, mais elle n'a pas été convaincue. Air Arabia jonglerait alors avec les deux compagnies marocaines. L'avenir nous dira qui aura le dernier mot. Le bilan de l'expérience du privé marocain dans l'aérien est finalement mitigé. Regional Air Lines se cherche pour mieux se développer. Jet4you voudrait transformer son succès commercial en un succès financier. A chacun ses priorités.
Un chiffre d'affaires sans frais !
Comme toute compagnie low-cost, Jet4you cherche à maximiser ses gains notamment en commercialisant des services annexes payants. Par exemple, les réservations des sièges sur Internet coûtent 5 euros, la réservation dans les trois premières rangées 10 euros, le sandwich est à 4 euros… En plus de ces services classiques, la compagnie marocaine développe d'autres produits comme la vente des assurances (maladie, pour perte de bagage…), la réservation de voitures sur Internet, d'hôtels… Dans une compagnie en bonne forme, ces recettes annexes représentent jusqu'à 10% du chiffre d'affaires (CA) global. Pour l'instant, Jet4you arrive à assurer un taux de 7% de son CA grâce à ces services. Son objectif est de le faire monter à 10%. C'est un chiffre d'affaires qui n'occasionne aucun frais pour la compagnie. C'est tout « bénéf » !


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