L es cadres de l'Inspection Générale des Finances ont organisé une journée d'étude sur les systèmes de retraite, au travers de leur association. Excellente initiative parce que depuis 20 ans, il y a une commission technique qui étudie le problème. Entre-temps, l'Etat a mis la main au portefeuille en 1997 et en 2005 pour régler ses arriérés qui constituaient une partie du problème. Sauf que, comme l'avait dévoilé « La Gazette du Maroc », il y a quinze ans, le système est intenable. Depuis 20 ans, on refuse la vérité des chiffres, on attend « Sidna Kdar », on prend son temps. Aujourd'hui, l'on sait scientifiquement que dès 2022, le système sera en faillite absolue. Chaque jour de retard dans la prise de décision, est un clou dans le cercueil des retraites. Les politiques maintiennent leur rythme, celui de laisser aux successeurs la perspective de la catastrophe. L'étendue du désastre social réveillera-t-elle les consciences ? C ela fait 30 ans aussi, que l'on parle de l'industrialisation du pays. Des plans stratégiques, des options ont été faites. En même temps, le Maroc a choisi une ouverture tous azimuts. Le résultat c'est qu'aujourd'hui, l'industrie est en danger de disparition parce que le fameux avantage comparatif des salaires a disparu. Le seul moyen d'éviter ce cataclysme, c'est d'encourager l'innovation, la recherche développement. Le gouvernement vient d'adopter un décret délivrant à tout chercheur, une prime de 5 DH par page écrite. Il n'y a aucune réflexion, sérieuse, déclinée en projet pour aider, à moyen terme, à l'éclosion d'une industrie compétitive, alors qu'on a enlevé toutes les barrières. Ce débat existe depuis 30 ans et est toujours renvoyé aux calendes Grecques. E nfin, il est impossible d'émerger sans un système éducatif performant. L'enseignement, au-delà des phénomènes subalternes comme la triche aux examens, ne produit rien de bon. Alors que le Maroc a choisi l'ouverture, l'enseignement des langues étrangères est au plus bas. Pourtant, il faut des commerciaux parlant le mandarin pour faire des affaires en Chine, le marché le plus important du monde. On nous enivre de chiffres sur le nombre de bacheliers, de licenciés etc.... Mais aucune direction politique n'assume l'idée d'un enseignement adapté à l'outil productif, à ses besoins, tout en respectant la vocation citoyenne de l'école. Ignorer les problèmes est le meilleur moyen de les rendre insolubles. C'est la voie que choisissent nos gouvernants depuis des décennies ■