Le nord de l'Algérie a récemment été ravagé par des incendies qui ont fait au moins 69 morts. Le pays est totalement débordé, selon le politologue Kader Abderrahim. Le directeur de recherches à l'IPSE, l'Institut de prospective et de sécurité en Europe, et maître de conférences à Sciences-Po, a expliqué sur « France info » jeudi 12 août que si l'Algérie accepte l'aide de pays comme la France, elle n'accepte pas, pour le moment, celle de pays voisins comme le Maroc, pour une question « très politique ». Il estime par ailleurs que « l'isolement diplomatique » de l'Algérie n'a « pas permis au régime d'agir comme il le fallait » face à ces incendies. Aujourd'hui l'Algérie est en faillite. Néanmoins, force est de constater que l'une des principales causes de cette faillite est politique et non humanitaire. Aux yeux du politologue, la rivalité entre les deux pays est très ancienne. Elle tient sa genèse quasiment depuis l'indépendance. A cette rivalité s'ajoutent les déclarations, il y a quelques semaines, de représentants du Maroc à l'ONU, pour faire un peu écho à la bataille que se livrent les deux pays à propos du Sahara, qui ont réclamé l'autodétermination pour les Kabyles. Cette rivalité crée donc une surenchère diplomatique, une surenchère de mots qui aujourd'hui obère les relations et l'intégration régionale, l'intégration maghrébine dans un contexte, on le voit aujourd'hui, qui est quand même tragique. Lire aussi |Le tout premier cas du COVID-19 pourrait être un employé d'un laboratoire à Wuhan L'Algérie qui est totalement débordée à la fois par la tragédie des incendies de forêt, mais également par la pandémie de Covid continue de refuser toute aide ou collaboration avec son voisin marocain. En effet, sur instructions du roi Mohammed VI, deux Canadairs ont été mobilisés pour venir en aide à l'Algérie. Les autorités algériennes n'ont pas, pour l'instant, donné leur accord. L'association de la diaspora des Algériens résidant à l'étranger (DARE) a critiqué, jeudi, le refus des autorités algériennes d'accepter l'aide proposée par le Maroc pour faire face aux incendies qui ravagent le pays. «Hélas, la politique prime sur la logique solidaire et fraternelle. Pourquoi accepter l'aide de l'un et pas de l'autre ?», s'interroge-t-elle en déplorant que «le gouvernement Algérien affrète auprès de l'Union européenne deux canadairs, qui vont lui coûter de l'argent et refuse l'aide du Maroc». «L'association de la diaspora des Algériens résidant à l'étranger, ne comprend pas cette incohérence. Nous pensons qu'il inutile et vain de ne pas privilégier la fraternité et la compassion de nos frères Marocains.» Communiqué de l'association DARE Lire aussi |Maroc. La campagne de vaccination élargie aux jeunes de 18 ans et plus Les deux pays traversent actuellement une énième crise. Malgré la main tendue du roi Mohammed VI, qui a consacré une grande partie du discours royal à l'occasion du 22e anniversaire de l'accession du souverain au trône, les tensions ne dégonflent pas.