Après Miloud Châabi (Ynna holding) et Sefrioui (Addoha), c'est au tour du holding Akwa de créer la société Ciment du Souss. Avec son partenaire espagnol, Cementos 2001, la nouvelle société nourrit déjà de grandes ambitions. Le groupe Akwa fait son entrée dans le ciment. Ceci, à travers la création récente de Ciment du Souss, filiale du holding. Dotée d'un capital social de 2 MDH, cette entité ambitionne de devenir un acteur majeur dans un secteur jugé prometteur. Ciment du Souss compte parmi ses administrateurs Ali Wakrim, l'un des principaux actionnaires d'Akwa Group, qui occupe le poste de président-directeur général de la société, ainsi que José Julio Artilos Moragas, dirigeant de Cementos 2001, société de négoce en ciment installée aux îles Canaries. C'est ainsi que pour l'heure, la nouvelle société s'apprête à se lancer dans le négoce du ciment, apprend-on du côté du groupe, surtout dans les Iles Canaries, si proches du marché soussi, en mesure d'alimenter la région Sud en ciment à un tarif très compétitif. En raison d'un différentiel substantiel de prix engendré par les coûts de production élevés, le ciment de cet archipel espagnol a tous les moyens de concurrencer le produit national. Mais, dans les prochaines années, l'entreprise entend ratisser large. Ses activités regrouperont l'importation, l'exportation, la production, la vente et l'achat de ciment et de ses dérivés. On l'aura compris, la logique prévalant chez Akwa Group est celle de l'intégration. Pour un analyste du secteur, le boom enregistré par le Maroc en matière de constructions justifie largement une telle option. Il s'agit d'une locomotive qui constitue une garantie de rentabilité. «La création de cette nouvelle société spécialisée dénote du vraisemblable intérêt d'Akwa Group pour ce secteur économiquement stratégique. Elle pourrait être un premier pas pour le holding dans cette activité, notamment dans la production», dit-il. Les grands groupes s'y intéressent de plus en plus Jusque-là investi par les multinationales, le secteur cimentier intéresse de plus en plus les grands groupes marocains qui ont des ambitions dans la promotion immobilière. Après Miloud Châabi (Ynna holding) et Anas Sefrioui (Addoha), qui sont en train de mettre sur pied leurs unités de production, Akwa Group débarque dans le secteur avec pour objectif de maîtriser les coûts de production. En effet, le holding a des projets d'envergure dans le pipe. D'ailleurs, l'incursion d'Akwa Group dans l'immobilier n'est pas récente, puisque les deux familles actionnaires de référence du holding (Akhannouch et Wakrim), qui regroupe plus de 40 filiales opérant dans plusieurs métiers, étaient déjà présentes dans le secteur immobilier depuis les années quarante. En témoignent des lotissements tels «Hay Ifriquia» ou encore «Hay Smara» à Casablanca. Mais depuis, les projets ont pris de l'ampleur et le groupe s'est même doté d'un pôle immobilier qui, aujourd'hui, s'organise autour de trois métiers. D'abord, le locatif professionnel et résidentiel avec près de 36.000 m2 de bureaux loués à Casablanca. Arrive ensuite l'immobilier de loisir, dont le projet phare est la marina d'Agadir pour un investissement qui dépasse les 850 millions de DH. Enfin, avec d'autres partenaires, le groupe Akwa est également présent dans l'habitat social avec un projet, «Dar Arrizk», à Tamansourt, qui porte sur la réalisation de 4.000 logements. «Akwa Group ne va pas se contenter du négoce, car la cimenterie est le secteur industriel le plus rentable au Maroc. C'est la raison pour laquelle nos voisins espagnols n'ont d'yeux que pour elle», soutient cet analyste. Le marché national intéresse également les investisseurs étrangers. En effet, une troisième convention a été signée. En juillet dernier, le groupe espagnol Lubasa, spécialisé dans les matériaux de construction et la promotion immobilière, signait une convention d'investissement avec l'Etat pour la construction d'une cimenterie d'une capacité d'un million de tonnes par an dans la région de Sidi Kacem. Quelques jours après, un autre groupe espagnol, Essentium (en partenariat), concluait une convention avec l'Etat pour l'implantation d'une usine à Nador d'une capacité de production d'un million de tonnes. Le groupe Akwa et son partenaire espagnol franchiront-ils le pas ? En tout cas, le ciment, intrant de base du béton, est de plus en plus utilisé au Maroc. La consommation atteint des niveaux jusque-là inédits et surtout, le taux de croissance est très élevé. Depuis 2006, la barre des deux chiffres de croissance est régulièrement franchie. Cette performance plus qu'encourageante, mais surtout les perspectives d'évolution du secteur du BTP, avec les investissements projetés en matière d'habitat, de projets touristiques et de grands chantiers d'infrastructures, ont poussé les quatre groupes cimentiers présents au Maroc (Lafarge, Ciments du Maroc, Asment Temara et Holcim) à mettre en place un programme d'investissement des plus ambitieux et qui devra être réalisé en 4 ans seulement, soit sur la période 2008-2011. Entre extensions et nouvelles unités de production, les sommes à injecter par ces quatre groupes dépassent les 7,3 milliards de DH.