L'Agence marocaine de presse (MAP) vient fraîchement de publier «Figures de la presse marocaine». Bien plus qu'un ouvrage, il s'agit d'un annuaire biographique des journalistes ayant marqué de leur empreinte la scène médiatique nationale et qui se veut également une contribution à «une étude sociologique» et «une typologie structurée» des hommes de la presse marocaine, selon son auteur. Réalisé par Driss Ajbali, le médiateur de la MAP, «Figures de la presse marocaine» est un travail de fond cadrant parfaitement avec les nouvelles missions de la MAP, notamment celles d'accompagner le secteur médiatique par la connaissance, le savoir et la recherche. C'est ce que met en exergue Khalil Hachimi Idrissi qui a préfacé l'ouvrage Et le Directeur Général de l'Agence qui a intitulé sa préface «un travail herculéen» de poursuivre : «sur le fond, il y a matière dans ce livre à faire une sociologie du journaliste marocain. Une typologie structurée des hommes de presse, une étude sur leurs trajectoires diagonales ou une thèse universitaire sur leur impact sur la vie institutionnelle du pays, la transition démocratique ou le débat public». Lire aussi | Magazine. Le dernier numéro de VH est disponible Un projet «titanesque» qui a été concocté par Driss Ajbali, un auteur talentueux qui possède également le sens de la mesure et de la pondération. «Il a réussi dans cet exercice», note M. Hachimi Idrissi. Et d'ajouter : «M. Ajbali a eu le courage de faire un choix. Celui de ne pas se cacher derrière une pseudo objectivité inatteignable mais d'assumer une subjectivité honnête qui le rapproche des sujets traités». «Parler du journaliste marocain est une gageure. Lui, il parle de tout. Mais de lui, personne ne parle, y compris lui-même», souligne pour sa part, l'auteur du livre. Et il ajoute : «en dehors des productions publiées et des journalistes les plus connus, il faut être un sioux pour suivre les empreintes de la plupart d'entre eux. Sérieuse lacune que la présente initiative de la MAP, faut-il l'espérer, aidera à amoindrir». Lire aussi | Omra. L'Arabie saoudite va rouvrir ses frontières aux pèlerins vaccinés Toujours est-il que Driss Ajbali estime que l'ambition initiale, assignée à la démarche, modeste en soi, était de parler des journalistes marocains et pourquoi pas, par cette initiative, leur rendre, en quelque sorte, un hommage, précisant qu'en cherchant à écrire des histoires singulières, des parcours individuels, on butte obliquement sur l'histoire d'une profession et, en filigrane, sur l'histoire politique du Maroc, d'après indépendance. «L'histoire du journalisme, dans notre pays, est intimement liée à son histoire politique», soutient-il. De Format moyen, cet ouvrage de 493 pages brosse les portraits de 230 journalistes qui ont marqué le paysage médiatique de la presse marocaine depuis l'indépendance. Journalistes de la presse écrite, mais également de la télévision et de la radio et de l'Agence marocaine de presse, bref, tout le gotha de la presse marocaine s'y trouve ; de quoi effectuer une réelle plongée livresque dans l'histoire du Maroc à travers le vécu de tout ce beau monde. (Avec MAP)