L e directeur général de la Caisse interprofessionnelle des retraites, la CIMR l'affirme, le système est viable, les études actuarielles le prouvent. C'est une excellente nouvelle sauf qu'il s'agit d'une retraite dite complémentaire, alors que c'est faux. Il faut savoir que la retraite versée par la CNSS est plafonnée à 4.200 DH et que donc, pour les salariés du privé qui en jouissent, la retraite CIMR est plus conséquente. Le système global des retraites est défaillant. A l'horizon 2020, il faudra que l'Etat paye, intègre dans son budget le soutien aux retraites faméliques par essence. Une refonte du système est non seulement nécessaire, mais d'une urgence absolue. Le Maroc est le seul pays au monde à avoir une pyramide des âges jeune et à présenter un système de retraite incapable d'assumer le règlement des pensions. Ce paradoxe impose à tous, patrons, syndicats et politiques de renier les préjugés et de se mettre à table pour trouver des solutions. 2020 c'est demain. Imaginons la catastrophe sociale dans un pays où l'espérance de vie a sérieusement augmenté, si le système de retraite implose. C 'est l'une des rares réussites marocaines et on ne le dit pas assez. La filière automobile s'enrichit puisque les 4×4 seront montés au Maroc. L'agence de développement des investissements a tenu une réunion en Espagne pour intéresser les équipementiers ibériques à ce filon. Cela marche, parce qu'on a conçu toute une filière et que l'Etat, stratège pour une fois, a joué son rôle en mettant en place, de manière méthodique, les moyens idoines. L'industrialisation du pays, l'emploi, le développement ne sont possibles que par de telles approches. Il faut arrêter d'appeler de ses voeux les investissements, sans leur préparer le terrain. Les incitations foncières, fiscales ne sont pas suffisantes. L'industrie a besoin de personnel qualifié, de sous-traitants au niveau. C'est le rôle de l'exécutif que d'identifier les filières et de rendre le pays attractif, en mobilisant les ressources et en communiquant à bon escient. L 'Education nationale est un échec patent, tout le monde en convient. L'école publique ne ressemble plus à rien, les universités ne sont que des fabriques de chômeurs qui attendent de l'Etat qu'il les fonctionnarise sans concours. Le privé n'est pas exempt de reproches, la formation laissant à désirer. Ce non-sens ne peut être combattu sans le parler-vrai. Toute réforme doit être consensuelle autour des valeurs qui fondent l'école comme lieu de propagation du savoir, creuset de l'intégration, mais aussi ascenseur social. L'échec retentissant est d'abord lié au dernier critère. Les parents ont démissionné parce que le diplôme n'ouvre plus les portes de l'ascension sociale. Il nous faut préparer les jeunes à des qualifications en adéquation avec le marché du travail. Il y a 4000 diplômés par an en biologie pour une dizaine d'emplois au maximum. Qui en est responsable ? ■