Autant pour la préparation la Loi relative à la protection des personnes participantes aux recherches biomédicales que l'adjudication du projet de dématérialisation de l'octroi d'autorisations de mise sur le marché (AMM), les opérateurs locaux reprochent au ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, de traiter uniquement avec les filiales de laboratoires pharmaceutiques étrangers implantées dans le Royaume plutôt que les labos marocains. Les producteurs de médicaments réunis au sein de la Fédération Marocaine de l'Industrie et de l'Innovation Pharmaceutiques (FMIIP/ex-AMIP) disent ne pas comprendre à quoi joue le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb. Ils reprochent à ce dernier non seulement de les avoir écartés de la préparation la Loi n° 28-13 relative à la protection des personnes participantes aux recherches biomédicales. Mais ce qui a surtout provoqué la fureur des industriels de la FMIIP est que la tutelle a préféré associer le LEMM (Les Entreprises du Médicament au Maroc) aux discussions plutôt que les laboratoires pharmaceutiques nationaux. « Nous avons écrit à notre ministre pour lui dire que nous devrions participer à la préparation de ce texte de loi. Nous estimons que notre fédération représente les trois quarts du marché des médicaments, 90 % des investissements, et 90 % des génériques. Il est anormal que nous ne soyons pas associés. Nous lui avons fait part de notre étonnement de l'association de LEMM à la préparation du projet et non pas les laboratoires nationaux », souligne Ali Sedrati, président de la FMIIP. En tous les cas, les industriels marocains sont aujourd'hui un fait accompli. En effet, le Conseil du gouvernement vient d'adopter les textes d'application de la Loi n° 28-13 relative à la protection des personnes participantes aux recherches biomédicales. Ces textes permettront d'organiser et d'encadrer la recherche et les essais cliniques au Royaume. Ils permettront aussi de soutenir la mise en place d'un écosystème qui leur sera dédié. D'après les experts du secteur, l'industrie de la recherche pourrait générer un chiffre d'affaires avoisinant le milliard de DH au Maroc. Lire aussi|BAM devrait maintenir le taux directeur inchangé, selon CDG Capital Insight Il faut dire que les industriels locaux membres de la FMIIP, cooptée par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) en tant que Fédération sectorielle statutaire externe, ne sont pas au bout de leur peine. Ils ont écrit également à Khalid Aït Taleb pour lui demander d'être associés au projet de préfiguration du nouveau circuit dématérialisé d'autorisations de mise sur le marché (AMM) du ministère de la Santé. Là également, les labos marocains de digèrent pas que la tutelle à travers sa Direction du médicament et de la pharmacie (DMP), ait choisi de se rapprocher des filiales de laboratoires pharmaceutiques étrangers implantées dans le Royaume et regroupées au sein du LEMM. Pour les labos locaux, l'adjudication de cette plateforme pour dématérialiser l'octroi d'autorisations de mise sur le marché (AMM) que la DMP prévoit d'instaurer, doit prendre en compte beaucoup de facteurs, notamment la sécurité, de confidentialité. « C'est une question très sensible. Il s'agit de données que l'on ne peut pas laisser entre les mains de n'importe ou de la concurrence », prévient le président de la FMIIP, qui tient à préciser qu'ils n'ont rien contre le LEMM. Lire aussi|Covid-19 : plus de 9 personnes sur 10 vaccinées en Afrique sont marocaines