La question du passeport vaccinal devant permettre à ceux qui ont reçu deux doses de vaccin contre le coronavirus d'échapper aux quarantaines et aux restrictions de voyage divise toujours les gouvernements européens. D'un côté les pays favorables à sa généralisation et de l'autre ceux qui sont réticents à l'idée de « conférer à certaines personnes plus de droits qu'à d'autres ». L'idée d'un passeport vaccinal suscite l'intérêt de plusieurs pays, dont certains l'ont déjà mis en place, et de l'industrie touristique durement affectée par la pandémie, mais elle divise en Europe. En effet, des pays européens veulent mettre en place un passeport vaccinal dès que possible, afin d'autoriser une libre circulation des personnes ayant reçues les deux doses de vaccins. Mais la question divise l'Europe et chacun des deux camps a ses arguments en faveur ou contre ce passeport, qui certifie qu'un individu a reçu ses deux doses de vaccin contre la Covid-19, et qu'il peut donc échapper aux contraintes de quarantaine et aux restrictions qui touchent les voyages. D'un côté les pays favorables à sa généralisation, comme la Grèce, l'Autriche, la Hongrie, l'Italie, l'Espagne, Danemark, Serbie, Chypre, la République tchèque, l'Estonie, le Portugal, la Slovaquie,... qui perçoivent le passeport vaccinal comme un moyen de lever les restrictions mises en place contre la Covid-19. Parmi ceux-là, les plus engagés sont la Grèce, le Danemark, l'Italie et l'Espagne qui se disent prêts à instaurer ce procédé dès que possible, afin de préparer les vacances d'été et de permettre le retour des touristes rapidement. Très dépendant du tourisme, la Grèce a même noué des accords permettant la libre circulation de ses habitants vaccinés vers Israël, Chypre et la Serbie. Ces accords doivent prendre effet le 1er avril pour les voyages vers Chypre et Israël, et le 1er mai prochain pour la Serbie. La Grèce serait même en pourparlers avec d'autres pays pour mettre en place des accords semblables. De l'autre côté, la France, l'Allemagne, Belgique ou les Pays-Bas, qui préfèrent se montrer prudents et considèrent l'initiative prématurée, en raison du faible pourcentage de personnes vaccinées, des risques de discrimination et des incertitudes liées au degré de protection des vaccins. Résultat : un certificat de vaccination commun aux 27 pays de l'Union Européenne n'est toujours pas à l'ordre du jour même si l'idée a de nouveau été évoquée jeudi 25 février au sommet européen en visioconférence. Mais qu'en pense l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ? Lire aussi|Transavia, filiale low-cost d'Air France, va ouvrir une nouvelle ligne vers le Maroc Acteur de poids dans ce débat, l'OMS appelle elle aussi à la prudence. Pour elle, pas question « pour le moment » que le certificat de vaccination soit un prérequis pour voyager. L'OMS s'inquiète que la vaccination prioritaire des voyageurs se fasse au détriment des populations plus vulnérables ailleurs dans le monde, alors que les doses sont limitées. Son comité d'urgence ajoute que « les individus qui n'ont pas accès au vaccin seraient injustement empêchés de se déplacer si la preuve de vaccination devenait obligatoire ». Pour rappel, l'idée n'est pas nouvelle : plusieurs pays exigent déjà des certificats de vaccination pour protéger la santé des voyageurs. Une preuve de vaccin contre la fièvre jaune est par exemple nécessaire pour franchir la frontière de plusieurs pays africains (Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, du Mali, du Niger ou du Rwanda). Ces attestations sont imprimées puis brochées au passeport. Lire aussi|Manuels et cahiers scolaires : les imprimeurs gagnent leur bataille pour la préférence nationale