La sécurité informatique est de plus en plus mise à mal par de nombreux cas de logiciels espions provenant de Chine. Dans les pays occidentaux, les ordinateurs des gouvernements et des militaires sont attaqués tous les millièmes de seconde. Le Département d'Etat américain proclame que ses réseaux subissent chaque jour 2 millions d'attaques ! Les auteurs de ces attaques pourraient être des mordus d'informatique, des vandales ou plus simplement des adolescents en mal d'occupation… Toutefois, ces derniers temps, certaines des attaques les plus sérieuses sont portées sur le compte des autorités chinoises. Au mois de mai dernier, un logiciel espion chinois avait été découvert dans les ordinateurs de la Chancelière allemande Angela Merkel ainsi que dans ceux d'autres ministres allemands. Selon un rapport qui avait été alors communiqué, le programme informatique espion dénommé «Cheval de Troie» (attaché à un fichier d'apparence inoffensive) était en train de siphonner quelques 160 Gigabits d'informations lorsqu'il a été stoppé ! Les officiels allemands suspectent les militaires chinois d'être responsables de cet acte… Cette semaine, l'annonce a été faite qu'un Cheval de Troie similaire avait pénétré des ordinateurs dans le bureau du secrétaire américain à la Défense Robert Gates. Le Pentagone a déclaré que la seule brèche ouverte concernait un système d'e-mails «non classifiés». Là encore, les responsables du Pentagone sont convaincus de la responsabilité des militaires chinois… Fait inhabituel, en réponse aux critiques allemandes, les autorités chinoises ont promis le mois dernier qu'elles combattraient les hackers qui se livraient à de tels actes. Cette semaine cependant, le ministre chinois des Affaires étrangères a nié une quelconque implication dans l'attaque informatique contre le Pentagone, proclamant que toute affirmation contraire était le fruit d'une «mentalité de guerre froide». Les stratèges militaires américains craignent que la Chine utilise le réseau internet mondial non seulement pour l'espionnage, mais également dans le but de préparer de futurs conflits, contre Taiwan par exemple. Un rapport récent du Pentagone révèle que les entraînements militaires chinois incluent le lancement d'une «Première attaque» contre les ordinateurs ennemis, destinée probablement à porter sérieusement atteinte aux opérations militaires américaines (fortement informatisées) ou pire, pour désorganiser la vie des civils. Le rapport ajoute qu'aux yeux des militaires chinois, parvenir très tôt dans un conflit à une «suprématie électromagnétique» donnerait la possibilité aux faibles forces chinoises de défaire les troupes américaines. D'autres moyens «asymétriques» incluraient la destruction des satellites militaires américains, sans oublier les satellites de communication. C'est d'ailleurs ce qui a été démontré en janvier dernier avec un test de missile qui a pulvérisé un vieux satellite météorologique chinois… Certains militaires américains sont convaincus que la Chine est en train de procéder à une vaste reconnaissance des réseaux informatiques américains. D'autres pensent également que la Chine veut envoyer un message aux Etats-Unis, à savoir qu'un conflit futur serait très coûteux et qu'il ne se limiterait pas aux environs de Taiwan… Si le Pentagone est probablement mieux armé pour se défendre contre des attaques provenant du Net, un monde de plus en plus interconnecté rend la vie des civils de plus en plus vulnérable. Il suffit de se rappeler ce qui est arrivé il y a quelques mois en Estonie, lorsque des hackers russes se sont attaqués aux sites des ministères, des banques et autres institutions. Cela faisait suite à l'offense ressentie au Kremlin après l'affaire du déplacement d'un monument soviétique du centre de la capitale estonienne vers un cimetière militaire. Cependant, les exercices américains destinés à tester les capacités de défense des réseaux informatiques ont révélé qu'il fallait plus craindre des désordres potentiels que de véritables catastrophes. Mais certains militaires américains sont d'avis que l'effet psychologique de ces attaques pourrait être aussi dévastateur que celui des armes de destruction massive…