Sur les 5,5 millions d'hectares cultivés en céréales, trois millions se situent dans des zones favorables. Le ministre verrait d'un bon oeil la reconversion de certains petits agriculteurs dont les revenus sont très bas. Des subventions peuvent leur être octroyées. Porsqu'il était au Salon de l'agriculture de Paris, Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture, a dit vouloir inciter les producteurs de céréales à abandonner la production des céréales dont les rendements sont médiocres. La déclaration, sortie de son contexte, peut choquer. Mais en réalité, selon les professionnels, elle a tout son sens. D'après Ahmed Ouayach, président de la Confédération Marocaine de l'Agriculture et du Développement Rural (Comader), il existe dans certaines régions de petits agriculteurs qui ne toucheraient même pas le SMIG avec leurs productions. C'est le cas dans le Sud de Casablanca, dans certaines régions montagneuses où l'on continue à produire de l'orge avec des méthodes ancestrales ou dans les régions de Meknès, Khénifra ou Taza. «Dans le Sud de Casablanca par exemple, la récolte ne dépasse pas les dix quintaux. Sachant que les agriculteurs ne récoltent leur production qu'une année sur trois, et dans l'hypothèse où ils peuvent vendre au maximum à 300 dirhams le quintal, cela reviendrait à un revenu de 900DH/ha». Un montant dérisoire. C'est pour cette raison que le ministre de l'Agriculture souhaite encourager ceux-là à se reconvertir, sans les obliger bien sûr. Chaque agriculteur décidera pour lui-même. Les producteurs pourraient se tourner par exemple vers l'arboriculture ou la production des amandiers qui sont plus rentables. «Il existe aujourd'hui des mécanismes de subventions pour l'arboriculture, l'irrigation, l'épierrage... que ces petits agriculteurs pourraient en bénéficier», indique Ouayach. Et pour cela «nous souhaitons que le ministère de tutelle lance des actions communes sur l'ensemble du territoire», poursuit-il. Le but étant de mobiliser et de vulgariser ce genre de pratiques. L'objectif d'Akhannouch est alors de réduire les surfaces d'un million d'hectares. Sur les 5,5 millions actuels, trois millions se situent dans des zones favorables.