L'Association pour le Progrès des Dirigeants (APD) a organisé un webinaire le 12 novembre afin de présenter une radioscopie de l'économie mondiale et une analyse approfondie des différents scénarios d'évolution de l'environnement international en 2021. L'expert international Gonzalo Garland qui a animé le webinaire, a fait le constat que cette crise a pris le monde de court, déroutant Etats, investisseurs privés et consommateurs. G. Garland a passé en revue l'histoire des grands événements économiques depuis le premier millénaire pour tirer les enseignements sur la crise actuelle. Avant, le progrès n'était pas continu. La révolution industrielle a marqué le début d'une rupture en Europe de l'ouest et aux USA. Si avant la révolution industrielle, il fallait à l'Europe 5 siècles pour doubler sa richesse, aujourd'hui la Chine a pu le faire en 11 ans et la Corée du Sud en 9 ans. L'expert a distingué cinq grands événements depuis la révolution industrielle. La « grande divergence » est l'étape où l'Europe de l'Ouest et les USA accaparaient l'essentiel des richesses, tandis que le reste du monde, qui représentait 85% de la population, disposait d'à peine 15% du PIB mondial. Il fallait attendre les années 90 pour entamer la « grande convergence » et pour voir le monde entier participer à la création des richesses. Si en 1929 le monde a connu une « grande dépression », avec la chute brutale de la demande et l'écroulement des économies des pays industrialisés, la « grande récession financière », qu'a connue le monde en 2008, a vu son impact limité dans le temps et dans l'espace. La relance a été vite amorcée avec une évolution en V et l'économie mondiale a pu retrouver une convalescence totale en 2017 (sauf la Grèce). Vient ensuite la grande incertitude provoquée par deux événements délibérés qui sont le Brexit et la guerre commerciale entre les USA et la Chine. Aujourd'hui la crise du Covid-19 marque le 5è grand événement, c'est le « grand confinement ». Cette fois-ci c'est une crise qui a bloqué, à la fois, l'offre et la demande, et qui a touché tous les pays du monde. Lire aussi | Auto-entrepreneurs : les oubliés de la relance économique S'agissant des prévisions pour 2021, l'expert constate qu'elles sont généralement optimistes lorsqu'on raisonne par année avec une relance projetée sous forme de V. Mais si on se réfère à l'évolution par trimestre, la reprise prend la forme de W, surtout après la seconde vague en cours. Avec une croissance estimée à 5,2% en 2021, la zone euro s'en sortirait mieux que les Etats-Unis ou le Japon. La Chine qui est la seule puissance à ne pas enregistrer de récession en 2020 retrouverait une croissance de plus de 8% en 2021 tandis que l'Afrique connaîtrait une croissance moyenne aux alentours de 3,2%. Quant au Maroc les prévisions du FMI tablent sur un taux de croissance de 4,9% en 2021, après une récession de -7% en 2020. Lire aussi |PLF 2021 : la contribution de solidarité appliquée aux salaires de plus de 20.000 DH