Les grands défis imposés par la Covid-19 poussent inéluctablement à repenser l'avenir et sortir le pays de son marasme économique. Consciente de ce défi, l'Association marocaine des exportateurs multiplie les efforts pour accompagner le Maroc dans ce challenge. Après l'Ethiopie, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, l'ASMEX s'est penchée cette fois sur la Chine. Quelles opportunités pour les exportateurs marocains sur le marché chinois post-Covid ? Quel a été l'impact de la pandémie sur les importations de ce pays et sur les habitudes de consommation des Chinois ? Quelles sont les chances de l'offre exportable marocaine et comment faut-il procéder ? Autant de questions qui ont trouvé des éléments lors du 4e webinaire de la série «Doing business», organisé la semaine dernière en partenariat avec le cabinet Harvard Consulting. Animée par Camille Verchery, CEO et fondateur de VVR International, société de conseil en management et gestion de projets en Chine, cette rencontre a été l'occasion pour les exportateurs marocains de s'enquérir de la situation du marché et des conditions pour y accéder. Selon M. Verchery, à ce jour, la situation sanitaire en Chine semble maîtrisée et l'économie relancée avec une reprise d'activité à 100% des usines. Le taux de croissance annuel pour 2021 est estimé à 8%. La Chine demeure néanmoins stricte sur les conditions de déplacement et de transports, une situation qui devrait se débloquer dès que le vaccin sera disponible. «La Chine affiche clairement sa volonté de développer ses relations économiques et commerciales avec le Maroc en tant que porte d'entrée pour le reste de l'Afrique. Les exportateurs et industriels marocains doivent en profiter pour saisir au mieux les opportunités d'affaires qu'offre ce marché», souligne l'expert. Aussi, l'activité industrielle et commerciale redémarre à 95% avec des prévisions d'investissements étrangers de +6% (+150 milliards de $). «Sous l'effet de la pandémie et le changement des habitudes de consommation, nous constatons l'apparition de nouveaux secteurs porteurs avec une concentration sur l'innovation», explique M. Verchery. La crise a impacté négativement le tourisme, la restauration et le luxe mais en parallèle, l'e-commerce et les magasins de proximité renforcent leur présence. A fin juin 2020, les industries en croissance sont les produits laitiers et œufs (+11,63%), la viande (+14%) et les poissons et crustacés (+11,5%). Le marché des produits cosmétiques, lui, se ressaisit avec notamment une demande soutenue sur les produits eco-friendly et naturels. L'automobile et le médical sont également en hausse au premier semestre. L'énergie et particulièrement les énergies renouvelables, présentent pour leur part un potentiel de développement très prometteur, peut-on lire dans le communiqué de l'ASMEX. A noter qu'entre 2018 et 2019, les exportations du Maroc vers la Chine ont légèrement baissé de 270 millions de dollars à 259,5 millions (-3,9%) mais avec une évolution exceptionnelle de certaines catégories de produits qui tirent désormais la croissance. Les produits marocains les plus exportés vers la Chine sont les minerais (sulfate et cuivre en particulier), les produits de la mer, les produits aéronautiques et les produits d'automobile. A souligner que les cosmétiques ont pratiquement doublé de volume exporté passant à 550.000 dollars. Cependant, un produit phare sur lequel le Maroc est complètement absent et qui pourrait booster les exportations marocaines vers la Chine est le cuir (cuir de vache ou peau de mouton) et particulièrement les produits de luxe (chaussures, sacs à main). Au terme de sa présentation, Camille Verchery a recommandé aux exportateurs marocains de favoriser des produits de niche sur lesquels le Maroc présente une différenciation nette, notamment en termes de qualité, traçabilité et prix.