C'est en tout cas la conclusion d'une étude publiée en septembre dernier par Christian Wehenkel de la Universidad Juárez del Estado de Durango, Mexico. Celui-ci a analysé pas moins de 500.000 données de 39 pays du monde et conclu que chez les plus de 65 ans, un taux élevé de vaccination contre la grippe augmentait le risque de mortalité face au covid-19. Des conclusions qui ne manqueront pas semer le doute en cette période de début d'hiver. « Les résultats (de l'étude) ont montré un lien positif entre les décès dus au covid-19 et le taux de vaccination à la grippe chez les ≥ 65 ans. Il y a une augmentation importante des décès liés à la COVID-19 dans les régions de l'Est et de l'Ouest du monde », affirment l'auteur de l'étude. Tout en concluant qu'il est nécessaire d'effectuer des recherches plus poussées et des travaux supplémentaires pour expliquer ces constatations et prévenir les décès liés à la pandémie. Lire aussi | Macron – Al Jazeera : une campagne de communication dans les médias arabes pour apaiser la tension ? Cette étude est venue confirmer une autre menée cette année et infirmer trois autres (datant toujours de 2020). En effet une première étude, citée par le présent rapport et signée Marín-Hernández, Schwartz & Nixon, avait annoncé des preuves épidémiologiques d'un lien entre une plus grande utilisation du vaccin antigrippal par les personnes âgées et un pourcentage plus faible de décès dus à la COVID-19 en Italie. La seconde étude, qui a donné des résultats dans ce sens, avait analysé 92.664 cas cliniquement et "moléculairement" confirmés de COVID-19 au Brésil et conclu que les patients ayant reçu un récent vaccin antigrippal avaient en moyenne 17% moins de chances de mourir. Enfin, Pawlowski et al. (2020) ont analysé les dossiers d'immunisation de 137.037 personnes qui ont obtenu un résultat positif à une PCR contre le SRAS-CoV-2. Ils ont constaté que la polio, l'hémophile influenzae de type B, la rougeole-oreillons-rubéole, la varicelle, le conjugué pneumococcique (PCV13), la grippe gériatrique et les vaccins contre l'hépatite A/B (HepA-HepB), qui avaient été administrés au cours des 1, 2 et 5 dernières années, étaient associés à une diminution du SRAS-Taux d'infection CoV-2. Lire aussi | Vaccin grippal : le ministère de la Santé rationne les quantités et met les pharmaciens en difficulté A contrario, dans une étude rassemblant 6.120 sujets réalisée par Wolff (2020), il est rapporté que la vaccination contre la grippe est liée de manière importante à un risque plus élevé de contracter des maladies respiratoires, en raison de l'interférence avec le virus du covid. Lors d'un examen spécifique des virus non vaccinés, les probabilités d'infection par le coronavirus (mais pas le virus de la COVID-19) chez les personnes vaccinées étaient considérablement plus élevées que chez les personnes non vaccinées. L'étude reste sujette à de nombreuses interrogations et met surtout en lumière la difficulté pour le monde scientifique et médical de trouver un terrain d'entente sur l'impact de ce coronavirus.