Depuis que Royal Air Maroc et Air Arabia (Maroc) ont repris leurs vols dans le cadre l'opération spéciale lancée par les autorités pour permettre aux Marocains bloqués à l'étranger de revenir et aux étrangers bloqués au Maroc de regagner leurs pays, de nombreuses autres compagnies fulminent. Au point où en France, la chaîne de télévision LCI accuse la RAM de faire main basse sur la ligne Casablanca-Paris au détriment de Air France. Une source au département marocain du transport aérien explique pourquoi l'opération a été confiée à la RAM et Air Arabia, et dément les « fausses informations » véhiculées par LCI. La polémique enfle. L'opération spéciale de rapatriement assurée par la Royal Air Maroc et Air Arabia, dans le cadre de l'ouverture partielle des frontières aérienne, terrestres et maritimes du royaume, provoque l'ire de certaines compagnies aériennes concurrentes. Et en France, certains médias s'en donnent à cœur joie. « Le Maroc privatise l'offre pour pratiquer les prix qu'il souhaite », a récemment soutenu le journaliste de la chaîne LCI, Pascal Perri, dans son émission qui débattait de « la guerre secrète des compagnies aériennes» dans le cadre de la reprise progressive du trafic aérien international. Il a même avancé des prix exorbitants sur la destination Paris-Casablanca, accusant la RAM de faire main basse sur ce marché. « Dans cette situation, nous devons défendre Air France », a-t-il poursuivi. Lire aussi| Vols spéciaux : la RAM adopte des tarifs fixes Pour sa part, Xavier Tytelman, consultant aéronautique et invité de Pascal Perri, a d'ailleurs appelé le gouvernement français à faire pression sur le royaume pour que la RAM accepte de partager le marché avec Air France. Face à ces accusations sur la pratique de prix exorbitants, la RAM a récemment publié ses tarifs sur les différentes destinations concernées par l'opération spéciale. « Nous ne comprenons pas cette position. L'Etat français a fait de même il y a quelques mois avec des rapatriements de français bloqués à l'étranger. D'abord, il faut comprendre qu'il ne s'agit pas d'une ouverture des frontières aériennes du Maroc. C'est une simple opération de rapatriement pour permettre aux Marocains bloqués à l'étranger de rentrer et aux étrangers bloqués au Maroc de regagner leurs pays respectifs. La France a fait la même chose ces derniers mois, et n'a même pas autorisé une compagnie étrangère, y compris marocaine, à y participer. Il n'y avait que deux compagnies autorisées par le gouvernement français pour assurer cette opération de rapatriement: Air France et Transavia », réagit une source au département de Nadia Fellah Alaoui. Lire aussi| Rapatriement de 7.100 travailleuses saisonnières marocaines de Huelva à partir de ce samedi « Dans le cadre de cette opération, 50.000 personnes ont été rapatriées via ces deux compagnies. Je ne suis même pas sûr que nous puissions atteindre ce chiffre dans le cadre de notre opération. Cette réaction du côté français est totalement indécente et honteuse. Le soi-disant expert du transport aérien invité sur LCI est à la solde de la compagnie Air France et son objectif était de tirer sur la RAM en avançant des informations complètement fausses. Les captures d'écran des tarifs montrées lors de l'émission ne correspondent en rien à la réalité. Les prix qui figuraient sur ces captures d'écran ne comportaient pas les détails. Il s'agissait d'un tarif groupé en classe éco de plusieurs personnes, parce que sur le site de la RAM, il est possible de faire une simulation de tarifs groupés pour plusieurs personnes à la fois, une famille par exemple. Les tarifs qu'ils ont affichés lors de l'émission ne concernaient pas qu'un seul passager. C'est de la manipulation. C'est grave de la part d'une chaîne de télé qui se respecte », conclut notre source. Tribune et Débats La tribune qui vous parle d'une actu, d'un sujet qui fait débat, les traitent et les analysent. Economistes et autres experts, patrons d'entreprises, décideurs, acteurs de la société civile, s'y prononcent et contribuent à sa grande richesse. Vous avez votre opinion, convergente ou différente. Exprimez-la et mesurez-vous ainsi à nos tribuns et débatteurs. Envoyez vos analyses à : [email protected], en précisant votre nom, votre prénom et votre métier.