Après une campagne 2018/19 un peu amère pour ses exportations agrumicoles, ce qui a notamment profité au Maroc, l'Espagne passe à l'offensive. Le Conseil de l'Economie et de l'Agriculture Durable relevant du gouvernement espagnol vient de lancer une opération promotionnelle coup de poing. Objectif : promouvoir la consommation des agrumes de Valence sur le marché français. Celle-ci se matérialise par la mobilisation de plus de 1.000 bus promotionnels qui sillonneront jusqu'en avril 2020 les rues de six villes françaises à savoir Nantes, Marseille, Nice, Nîmes, Toulouse et Lyon afin de mettre en valeur les vertus de «qualité, de goût et de garantie» des oranges, clémentines et autres citrons originaires de la région espagnole de Valence. Une région qui concentre, avec l'Andalousie, près de 90% de la production agrumicole espagnole, laquelle s'élève à plus de 7 millions de tonnes (soit près du triple du volume produit actuellement par le Maroc). Il faut dire que la France est le deuxième importateur mondial en agrumes et, surtout, le plus important marché pour les variétés d'oranges et de mandarines espagnoles. Mais les exportations de notre voisin du Nord sur l'Hexagone souffrent de plus en plus avec des expéditions d'une valeur de 429 millions d'euros en 2018 (soit près de 4,7 milliards de dirhams) en baisse tendancielle ces dernières années et y subissent une compétition féroce de la part d'autres pays méditerranéens tels la Turquie, l'Egypte et le Maroc. Les acteurs marocains de la filière agrumicole sont donc bien avertis, eux qui ont du mal à coordonner des actions promotionnelles aussi évoluées et structurées comme le coup de poing lancé par leurs homologues espagnols. On attend donc le retour du berger à la bergère de la part de la Fédération Interprofessionnelle Marocaine des Agrumes (Maroc Citrus) et des promoteurs du Plan Maroc Vert qui visait en exportations d'agrumes quelques 1,3 million de tonnes à l'export, dès 2018 alors qu'on a à peine dépassé les 700.000 tonnes sur le terrain.