Un séminaire international sur les mycotoxines dans les épices et denrées alimentaires s'est ouvert mercredi à Fès, avec la participation d'une pléiade de chercheurs, d'universitaires et d'experts marocains et étrangers. Organisée par l'Université Sidi Mohammed Ben Abdellah (USMBA), cette initiative tend à faire le point sur les récents développements de la recherche dans le domaine des mycotoxines, particulièrement la contamination des épices et denrées alimentaires par les moisissures et leurs métabolites secondaires à la lumière des différentes expériences. Les mycotoxines dans les denrées alimentaires touchent entre autres à la contamination des produits alimentaires, la qualité des produits agricoles et au respect des normes des produits de consommation, a indiqué à la MAP le vice-président de l'USMBA, Brahim Akdim, précisant que »l'impact de tout cela sur la sécurité alimentaire est un défi sociétal stratégique ». La toxicologie des produits alimentaires a des répercussions énormes sur la qualité et la sécurité alimentaire pour le futur, a-t-il ajouté, rappelant que cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la clôture des travaux du projet international »AfrAli », qui rassemble un consortium de chercheurs d'Afrique, d'Europe et du monde arabe. Selon les organisateurs, la présence des mycotoxines dans les denrées alimentaires et dans les condiments, dont les épices, constitue un risque pour la santé humaine et animale. ‘'Si la contamination des aliments par plusieurs mycotoxines a été largement rapportée par de nombreuses études, celles des mycotoxines dans les épices sont plus rares'', relèvent-ils, notant que l'omniprésence des épices dans les préparations culinaires marocaines fait que le risque sanitaire qui leur est lié concerne toute la population. D'après l'Organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), au moins 25% des cultures vivrières du monde sont contaminées par des mycotoxines. Plus de 300 mycotoxines sont connues, mais seule une trentaine possède des propriétés toxiques pour l'homme ou l'animal. Elles constituent le deuxième danger majeur, après les micro-organismes pathogènes, dans les notifications de rejet aux frontières dans l'Union Européenne (2018).