Moroccan Start-up Ecosystem Catalyst (MSEC) et le think tank Briter Bridges viennent de mettre en place la première cartographie de l'écosystème marocain des startups. Un projet de longue haleine qui a permis de répertorier pas moins de 140 startups dans les différentes régions du Maroc. Dario Giuliani explique les raisons et les objectifs de cette initiative. Challenge : Vous venez de réaliser en étroite collaboration avec l'association Moroccan Start-up Ecosystem Catalyst (MSEC) la première cartographie de l'écosystème marocain des startups. Qu'est-ce qui a motivé une telle initiative ? Dario Giuliani : Briter Bridges est un think tank spécialisé dans le conseil en innovation dans les marchés émergents. Nous sommes engagés à rendre l'information et les données précises sur les marchés émergents accessibles. Comme vous le savez, de nombreuses personnes (investisseurs et entrepreneurs) ratent des dizaines d'opportunités d'investissement et d'affaires à cause du manque d'information. Et l'objectif de Briter est de remédier à cette situation. Ainsi, nous avons publié plus de 60 travaux de recherche destinés à fournir des informations sur l'état et l'avancement de l'innovation en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud. Challenge : Quelles sont vos ambitions à travers cette initiative ? Notre ambition est principalement de créer une base de données importante axée sur la recherche et l'interaction avec l'écosystème local dans les pays et les régions concernés. A Briter, nous croyons dans le pouvoir de l'information décentralisée, surtout avec l'avènement des hubs technologiques dans les villes secondaires. Nous collaborons aussi avec de nombreux opérateurs régionaux pour apporter des données très précises. Je tiens aussi à rappeler que cette cartographie de l'écosystème marocain des startups n'aurait pas vu le jour sans le soutien des équipes de Impact Lab à Casablanca. Challenge : Au Maroc, vous avez répertorié pas moins de 140 startups dans cette cartographie. Quels sont les critères sur lesquels vous vous êtes basés pour les sélectionner ? Nous identifions les startups comme étant des jeunes entreprises utilisant la technologie pour fournir des produits ou services. D'ailleurs, certaines des startups que nous avons sélectionnées opèrent dans le social et d'autres ne sont même pas dans le digital. Challenge : Que gagnent ces diverses startups qui ont été répertoriées dans la cartographie ? Elles gagnent en termes de visibilité puisqu'elles sont désormais beaucoup plus exposées aux médias. Ces startups gagnent également en termes de benchmark international. Elles acquièrent également une meilleure compréhension du marché. Challenge : Quelle lecture faites-vous de l'écosystème de l'innovation au Maroc ? Au Maroc, je pense que le potentiel des entrepreneurs en Afrique du Nord est souvent sous-estimé et même mal compris. Aujourd'hui, tous les pays de la région se mobilisent pour améliorer le climat des affaires, et c'est une bonne chose. Certes, le Maroc figure dans le top 10 de notre dernière étude sur les hubs technologiques, mais comme dans la plupart des pays africains, le Royaume a encore des efforts à fournir pour pouvoir atteindre son plein potentiel en matière d'infrastructures, de développement des talents, de capitaux et de mesures incitatives. Casablanca a le potentiel pour devenir un hub régional pour les startups, mais la concurrence avec Tunis, Alger, et même Le Caire n'est pas négligeable non plus.