A l'occasion de la 2ème édition de l'Université d'été de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), qui a démarré ce vendredi, le patron des patrons Saleheddine Mezouar livre une interview, longue de dix pages, au magazine Telquel. Dans cette interview, le président de la CGEM expose sa vision tout en faisant référence aux écueils et contraintes qui affaiblissent l'entrepreneuriat… Pour commencer, la polémique suscitée autour des démissions de cadres de la CGEM en juillet. Abandonné par son bras droit dans la foulée d'une guéguerre intestine, Mezouar semble plus que jamais décidé à relever le défi faisant montre d'une grande volonté d'aller jusqu'au bout de sa mission. Pour lui, « la CGEM fonctionne même très normalement » dans l'absence d'un vice-président. Lors de la rentrée universitaire de la CGEM, son cheval de bataille est l'entrepreneuriat en tant que « vecteur » du nouveau modèle de développement. Mezouar croit profondément que « le secteur privé et l'entrepreneuriat peuvent devenir une vraie culture pour la société et sont en mesure d'apporter beaucoup de solutions. L'entrepreneuriat est un des éléments qui apporteront des réponses concrètes à une variété de problèmes qui se posent aujourd'hui. Je continuerai à porter ce vecteur de l'entreprise durant tout mon mandat. Mon objectif est d'arriver à ce que des choses soient actées concrètement dans cette relation entre la CGEM et le gouvernement. ». Lire aussi : Université d'été de la CGEM : Mezouar appelle à plus d'audace pour relever les nouveaux défis Au sujet de son style, qu'il a revendiqué en réaction aux critiques émanant de l'intérieur de la confédération, Mezouar répond : « Ma démarche et de donner sa chance à tout le monde jusqu'à preuve du contraire. Pour faire avancer les choses, il faut du travail participatif. La nature de la CGEM incite et impose qu'il y ait un style de plus en plus collaboratif et de plus en plus ouvert… Peut-être que ça ne coïncide pas avec la manière, les convictions ou la culture de certains. Mais c'est mon style et je le revendique. ». Sur le volet de l'entrepreneuriat qui souffre d'un manque de plus en plus flagrant d'investissements, le président de la CGEM confirme en rappelant la contribution du secteur privé dans ‘investissement global est en dessous de 25%. Il reproche à l'Etat son omniprésence réduisant le secteur privé à une entité passive. « Le jour où l'on comprendra que l'effort de l'Etat devrait être davantage orienté vers la création des conditions de stimulation de l'entrepreneuriat, beaucoup de choses changeront », suggère-t-il.