La formation, la promotion et la valorisation de la chaîne des métiers dans le tourisme sont les piliers majeurs de la nouvelle stratégie de la FNT. Pour réaliser certains de ses objectifs, cette dernière demande une représentativité au sein du conseil d'administration de l'Office National Marocain du Tourisme. Challenge Hebdo : sur quelle base avez-vous établi vos axes prioritaires ? Othman Chérif Alami : nous avons arrêté notre plan d'action après plusieurs réunions avec les membres du bureau et les commissions et ce, tout en veillant aux axes de la stratégie tracée par le ministère du Tourisme et l'ONMT. Nous en avons déduit deux priorités nationales qui sont la formation et la promotion. Avec les ouvertures que promet le Plan Azur, et en l'absence d'une stratégie de formation appropriée, le déficit au niveau de tous les métiers de services liés au tourisme se sentira d'une manière flagrante. Le contrat-programme de la formation, qui est aujourd'hui en cours de préparation devra aboutir à lister les mesures à mettre en place et à fixer les orientations importantes dont devront s'imprégner tous les intervenants du secteur. Les états généraux de la formation, qui seront présentés à fin mars, devront préparer le terrain à une telle action, dans la mesure où ils permettront de faire un état des lieux. En effet, même si le nombre des inscrits dans les écoles a triplé, cela reste nettement insuffisant par rapport aux besoins effectifs. A titre indicatif, l'objectif de la Vision 2012 est d'atteindre plus de 50.000 lauréats. Un challenge d'autant plus important quand on sait qu'au niveau des sept régions stratégiques citées dans le Plan Azur, les besoins concernant le capital humain sont alarmants, d'où l'intérêt d'ériger la formation en priorité sectorielle. C. H. : et qu'en est-il de la promotion, y aura-t-il un point de rupture avec ce qui se pratiquait auparavant ? O. Ch. A. : la commission promotion et communication doit veiller à renforcer la complicité avec l'ONMT en s'en rapprochant davantage. L'Office doit, quant à lui, réorganiser ses instances pour doter les professionnels du tourisme de la légitimité qu'ils requièrent, et cela en leur permettant de siéger dans son conseil d'administration en tant qu'administrateurs dûment mandatés. Grâce au lobby des professionnels du secteur au parlement, l'ONMT a pu augmenter son budget, qui est aujourd'hui de 500 MDH. Il est maintenant temps que l'ONMT nous renvoie l'ascenseur. C. H. : comment ? O. Ch. A. : comme je viens de vous le dire, en réorganisant ses instances afin d'impliquer légalement les professionnels qui, à leur tour, ne devront plus laisser la chaise vide. Au contraire, ils devront avoir leur mot à dire dans la définition de tous les axes marketing stratégiques. C. H. : contrairement à la vision 2010 où la FNT était l'élément initiateur, on a l'impression qu'elle a été écartée de l'élaboration de la Vision 2020. Etes-vous en train de perdre du terrain face à Mohamed Boussaid ? O. Ch. A. : aujourd'hui, la FNT est dûment désignée comme un partenaire stratégique de la vision 2010. Il s'agit d'un acquis irrévocable. Maintenant et pour répondre à votre question, c'est pour des raisons administratives et réglementaires que les délais de lancement de l'appel d'offres pour le choix du cabinet qui doit travailler sur la vision 2020 ont été courts. Ainsi, nous n'avons pas participé d'une manière très poussée à la confection du cahier des charges. Cependant, nous y avons été impliqués autant que possible et ce, comme je viens de le préciser, pour des raisons de délais. Nous n'avons donc pas d'appréhensions quant à notre rôle de partenaire privilégié, car nous le sommes réellement, et le discours du souverain l'a confirmé lors de la rencontre de Fès. C. H. : les nouvelles orientations de la FNT donnent de l'importance à d'autres métiers que ceux de l'hôtellerie. Est-ce votre profil de voyagiste qui l'explique ? O. Ch. A. : je tiens à préciser que je suis également hôtelier. Donc la question n'est pas là. Outre l'hôtellerie, il fallait impérativement donner de l'importance aux corps de métiers qui interviennent dans toute la chaîne de compétitivité et rattraper le retard qui y est accusé. L'animateur, le guide, le restaurateur, le transporteur et le chauffeur spécialisé sont autant de métiers qui doivent faire l'objet d'une mise à niveau et d'un recadrage pour répondre aux nouveaux objectifs.