Le Roi Mohammed VI a interpellé, vendredi soir à Laâyoune, les dirigeants du Polisario qui n'ont cessé de dilapider les aides humaines destinées aux populations dans les camps de Tindouf (sud de l'Algérie). « Où sont passées les centaines de millions d'euros accordées sous forme d'aides humanitaires, lesquelles dépassent les 60 millions d'euros par an, sans compter les milliards affectés à l'armement et au soutien de la machine de propagande et de répression utilisée par les séparatistes ? », s'est interrogé le Souverain, dans un discours marquant le 40ème anniversaire de la Marche Verte. Le souverain marocain, pour qui les populations de Tindouf continuent d'endurer les affres de la pauvreté et de la désolation au moment où de grands projets structurants sont réalisés dans les provinces du Sud pour assurer à leurs habitants une vie digne et libre, s'est insurgé contre »la richesse insolente des leaders du séparatisme, qui possèdent des biens immobiliers et disposent de comptes et de fonds en banque, en Europe et en Amérique latine ». Il a également interpellé le régime algérien en s'interrogeant »pourquoi l'Algérie n'a rien fait pour améliorer les conditions de vie des habitants des camps de Tindouf estimés tout au plus à 40 mille individus, soit l'équivalent de la population d'un quartier de taille moyenne dans la capitale Alger? ». Selon le Roi Mohammed VI, « cela veut dire qu'en quarante ans, elle (l'Algérie) n'a pas pu ou n'a pas voulu doter ces populations de quelque 6000 logements pour préserver leur dignité, soit une moyenne annuelle de 150 unités de logement ». Dans ce discours au ton ferme et précis, le souverain s'est également interrogé « pourquoi l'Algérie, qui a dépensé des milliards dans sa croisade militaire et diplomatique contre le Maroc, accepte-t-elle de laisser la population de Tindouf vivre cette situation dramatique et inhumaine ? ». L'histoire, a-t-il martelé, jugera ceux qui ont réduit les enfants libres et dignes du Sahara à l'état de quémandeurs d'aides humanitaires et retiendra aussi à leur sujet qu'ils ont exploité le drame d'un groupe parmi les femmes et les enfants du Sahara en faisant d'eux un butin de guerre, un fonds de commerce illégitime et un moyen de lutte diplomatique. Revenant sur les efforts entrepris par le Maroc pour développer ses provinces du sud, le roi Mohammed VI a affirmé que l'application du modèle de développement des provinces du sud est perçue comme un pilier d'appui pour l'insertion définitive de ces provinces dans la patrie unifiée, et pour le renforcement du rayonnement du Sahara, comme centre économique et comme trait d'union entre le Maroc et son prolongement africain. Tout en annonçant que les régions du Sud connaîtront la réalisation de projets d'envergure, qui concerneront le domaine des infrastructures, avec le renforcement du réseau routier de la région, la réalisation d'une voie expresse, aux normes internationales, entre Tiznit, Laâyoune et Dakhla, le Roi Mohammed VI a invité le gouvernement à réfléchir à la mise en place dans les provinces du Sud d'un hub de transport aérien desservant l'Afrique, et à envisager la construction d'une ligne ferroviaire de Tanger à Lagouira, pour relier le Maroc au reste de l'Afrique. Il a également souligné qu'il sera procédé à la construction du grand port Atlantique de Dakhla, à la réalisation d'importants projets d'énergie solaire et éolienne dans le Sud et au raccordement de la ville de Dakhla au réseau électrique national, en plus de la création d'un Fonds de développement économique sera créé avec pour vocation de renforcer le tissu économique, soutenir les entreprises et l'économie sociale et assurer l'emploi et un revenu stable, surtout pour les jeunes ». Lire le texte intégral du discours royal