L'Algérie se retrouve encore une fois sous le feu des critiques. Le quotidien O Pais a en effet pointé du doigt la responsabilité des autorités algériennes dans le drame continu des réfugiés africains expulsés. Le quotidien mozambicain à grand tirage, O Pais, a fait la lumière, jeudi, sur le drame continu des réfugiés africains expulsés par les autorités algériennes, soulignant que des milliers de personnes, dont des enfants et des femmes enceintes, ont été abandonnés par ces autorités dans le désert durant les derniers mois. L'Algérie continue de faire l'objet de critiques acerbes de la part des organisations internationales de défense des droits de l'Homme pour le traitement que ce pays réserve aux migrants venant de certains pays africains, écrit le quotidien. Se référant à des données fournies par Human Rights Watch (HRW), la publication fait savoir que près de 13.000 personnes, dont des enfants et des femmes enceintes, expulsées et abandonnées dans le désert par les autorités algériennes durant les 14 derniers mois. Ces personnes ont été expulsées du territoire algérien sans nourriture et sans eau, et plusieurs d'entre elles n'ont pas pu survivre, souligne O Pais, relevant que HRW indique avoir interviewé 30 migrants originaires de différents pays d'Afrique subsaharienne, qui ont affirmé que les autorités algériennes ont pénétré par effraction les endroits où ils vivaient. Ces autorités les avaient arrêtés dans la rue ou sur leurs lieux de travail, avant de les conduire massivement vers la frontière avec le Niger ou le Mali, sans leur offrir de moyens de subsistance, déplore le journal mozambicain. «Ces migrants disent avoir été forcés à marcher des dizaines de kilomètres dans le désert, sous des températures insupportables, jusqu'aux localités où ils peuvent avoir de l'aide ou l'accès à des moyens de transport privé», a indiqué Sarah Leah Whiston, Directrice de la région du Moyen Orient et de l'Afrique du Nord à HRW, citée par O Pais. Au Niger, destination de la plupart des migrants refoulés, les plus chanceux traversent, à pied, un enfer de 15 kilomètres jusqu'à la ville frontalière de Assamaka, poursuit la même source, soulignant que d'autres continuent leurs marches, des jours durant, jusqu'à ce que les équipes de sauvetage des Nations-unies les localisent. Un nombre incalculable de migrants subsahariens refoulés trouvent la mort en route, indique le journal, relevant qu'une vingtaine de survivants ont confié à la presse que certains membres de leurs groupes ont simplement péri dans le désert. Des sources concordantes précisent que les expulsions massives menées par l'Algérie ont commencé depuis octobre 2017, rappelle le journal, observant que le nombre de migrants refoulés au Niger a augmenté depuis que l'Organisation Mondiale pour les Migrations (OIM), a commencé à compiler les statistiques en mai 2017. Au total, selon l'OIM, 11.276 hommes, femmes et enfants ont pu survivre en marchant, ajoute la publication.