Une escalade sensible des tensions pourrait faire dérailler la reprise du commerce mondial, a mis en garde lundi la Banque centrale européenne. La Banque centrale européenne (BCE) a mis en garde contre une escalade sensible des tensions sur la reprise du commerce mondial, malgré que les mesures protectionnistes imposées par les Etats-Unis ces derniers mois n'ont eu qu'un impact « limité » sur l'économie mondiale. Des mesures de rétorsion et une véritable guerre commerciale pourraient renchérir les prix des importations, augmenter les coûts de production et réduire le pouvoir d'achat des ménages, ce qui risque d'entraîner une baisse de la consommation, de l'investissement et de l'emploi, avertit la BCE dans son bulletin économique rendu public lundi. A plus long terme, poursuit la BCE, le protectionnisme pèserait sur la productivité et affecterait négativement le potentiel de croissance de l'économie. « Face à une incertitude plus prononcée, les investisseurs financiers pourraient également réduire leur exposition aux actions, réduire l'offre de crédit et exiger une prime plus importante pour le risque« , estime la BCE, ajoutant que cela aurait un impact sur la volatilité des marchés financiers dans le monde. Réclamant des échanges plus équitables, les Etats-Unis ont imposé des droits de douane sur des produits en provenance de Chine et invité Pékin à réduire de 200 milliards d'euros son excédent commercial vis-à-vis des Etats-Unis. Le président américain a décidé le 1er mai de prolonger d'un mois, au 1er juin, les exemptions accordées à l'Union européenne, le Canada et le Mexique pour les droits de douane de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium.