Le Moyen-Atlas héberge environ 67% de la population restante du singe Magot dans le monde, ce nombre ayant diminué d'environ 65% sur les trois dernières décennies, passant de 15.000 à 5.000, déplore le HCEFLD. Le braconnage se trouve parmi les facteurs principaux qui menacent la survie du singe Magot, une espèce connue sous le nom de « Macaque de Barbarie » et qui est en voie de disparition au Maroc, avertit le Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD), dans une note parvenue à la MAP. « Malgré les mesures prises, l'espèce est soumise à plusieurs menaces en particulier la disparition de ses habitats, le braconnage et le commerce illicite des jeunes utilisés comme animaux de compagnie », indique le Haut-commissariat des jours après la célébration de la journée mondiale de la vie sauvage. La destruction de l'habitat de cette espèce est considérée comme étant due à plusieurs facteurs d'origine humaine tels que le surpâturage, le défrichement ou le commerce illégal des jeunes, ainsi que les changements climatiques qui affectent les forêts marocaines par des phénomènes de dépérissement et de rareté des ressources en eau, explique la note. Les plus importantes populations de ces macaques « Macaca Sylvanus » sont limitées notamment aux forêts de cèdres de Sidi M'Guild, Ifrane et Michlifen, dans les forêts de chêne vert d'Ain Leuh, El Hammam, entre Azrou et Ain Leuh, ainsi que dans les forêts du sud d'Ouiouane. L'espèce peut également être trouvée dans certaines zones du Haut-Atlas, la population estimée à 1.000, ainsi que dans le Rif où la population est actuellement de 2.000 individus, d'après le HCEFLD. Le singe Magot vit dans les forêts de cèdre de l'Atlas, considérées comme étant l'habitat optimal pour cette espèce, dans les forêts de sapins et de chênes, dans les crêtes rocheuses sans végétation, ainsi que dans les gorges broussailleuses. Bien que l'habitat de prédilection du singe Magot soit la forêt ancienne à gros arbres, une strate herbacée riche et diversifiée ainsi que la présence d'eau, l'espèce a colonisé divers types d'habitats, y compris des forêts de chêne à feuilles caduques, des forêts mixtes de cèdre et chêne et des crêtes rocheuses en montagne, dépourvues de végétation. Classé comme « vulnérable » par l'Union mondiale pour la conservation de la nature (UICN) et figurant dans les annexes de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) parmi les espèces dont le commerce international est prohibé, le M. Sylvanus est sujet à plusieurs études ayant fait part d'inquiétudes pour la survie de cette espèce menacée. A cet égard, plusieurs mesures de protection de l'espèce dans son habitat naturel ont été proposées et le HCEFLCD met en œuvre des plans d'actions nationaux pour les espèces, en danger, faisant partie des annexes de la la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS), de la CITES ou de la liste rouge de l'UICN tels que l'ibis chauve, le faucon d'Eléonore, l'outarde houbara, le turnix d'andalousie, le balbuzard pêcheur, le gypaète barbu et le phoque moine. Pour rappel,Primate endémique de l'Afrique du Nord, de la famille des ceropthécidés, le M. sylvanus est un singe de taille moyenne mesurant de 56 à 63 cm (longueur tête-corps), doté d'une queue vestigiale.