Nacer Zefzafi et ses avocats ont créé un véritable séisme politique. Selon l'emblématique représentant du «Hirak rifain», le président de la région, qui est également secrétaire générale du PAM l'aurait poussé à l'extrémisme. Ilyas El Omari aurait proposé de l'argent afin de destituer le gouvernement. La justice s'en saisit, et c'est la seule bonne nouvelle dans cette affaire. Encore faudra-t-il attendre de voir si on la laisse libre de ses mouvements. Dès le début des problèmes d'Al Hoceima, y a eu deux thèses. Une première qui considérait qu'il s'agit d'un conflit social, et la deuxième, une instrumentalisation politique, voir même séparatiste. La seconde approche, souvent décriée, prend de l'épaisseur parce que les faits sont entrain de lui donner raison. Toujours dans le même contexte, Ilyas El Omari a déclaré à un journal : « je ne suis pas l'ami de Fouad Ali El Hima mais celui du roi». Cette proximité lui impose des devoirs de retenue, apparemment, peu respectés. Il a lâché à l'un de ses visiteurs, il y a quelques semaines, ce qui suit : « Le roi nous a donné un sandwich, le rapport du cinquantenaire, nous l'avons mangé, ensuite, il nous a donné un deuxième, la constitution, nous l'avons mangé également. Maintenant, nous avons faim et il n'a plus rien à nous donner ». C'est une analyse qui, sur le plan sémantique, relève du bac moins quatre, mais peut-être discutable, quand même pas venant du patron désigné du PAM, le parti du « Makhzen ». Ilyas El Omari traîne tous les scandales possibles et est devenu milliardaire juste grâce à sa proximité. D'une part, on a Fouzi Lakjaa, le président de la fédération de Football, qui offre une somme d'un million de DH/an au président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. D'une autre, sa maîtresse, cette dernière a déroché un contrat de 40000DH /mois avec le baron du logement social. Certes, celà devient scandaleux et minable. Une chose à retenir, El Omari a réussi a influencé les partis marocains, il intervient dans les nominations aux hauts postes et se présente comme une autorité supérieure du pays. Au jour d'aujourd'hui, c'est un problème institutionnel. Certain décideurs sont subaiguës par la malice d'Ilyas, libre à eux. Le malin n'est pas nécessairement intelligent car les dégâts sont désormais énormes. Actuellement, le secrétaire général fait face à des accusations très graves, il aurait essayé d'utiliser le Hirak du Rif pour déstabiliser le pays, au seul profit de sa personne. C'est à la justice d'établir la vérité, même si peu de marocains croient à son indépendance. La décence voudrait qu'il se retire de la politique pour se défendre. Pour l'arrogant qu'il est, la décence est un gros mot.