Plusieurs sources ont indiqué que, les tentatives de manipulation politique par des intérêts liés à Moscou sur les réseaux sociaux pendant la campagne de l'élection présidentielle de 2016 aux Etats-Unis ont été beaucoup plus vastes qu'initialement estimé. Le réseau social de Mark Zuckerberg a indiqué début octobre qu'environ « 10 millions de personnes aux Etats-Unis » avaient visionné des contenus sponsorisés (« ads ») financés par près de 500 comptes activés depuis la Russie et qui avaient pu servir à manipuler l'opinion, principalement en attisant les clivages idéologiques au sein de la société américaine. Selon Facebook, ces contenus étaient financés par une entité russe appelée « Internet Research Agency » et destinée à diffuser des contenus sur les réseaux sociaux via de faux comptes d'utilisateurs. Selon le renseignement américain, Moscou a payé pendant la campagne de 2016 des groupes de « trolls » (internautes malveillants ou provocateurs) comme l'Internet Research Agency pour diffuser des messages néfastes pour la candidate démocrate Hillary Clinton et favorables à son rival victorieux, le républicain Donald Trump. Outre les « ads », Facebook a relevé que cet organisme basé à Saint-Pétersbourg avait également diffusé des contenus non-payants -des « posts » traditionnels- qui ont atteint un nombre beaucoup plus important d'utilisateurs, selon le témoignage écrit préparé par Facebook en vue de ses auditions au Congrès, et cité par le Wall Street Journal et le Washington Post lundi. Google a, reconnu lundi, pour la première fois officiellement, avoir également trouvé des contenus du même genre. « Nous avons trouvé des preuves de tentatives de détournement de nos plateformes pendant l'élection américaine de 2016 par des acteurs liés à l'Internet Research Agency en Russie », a écrit Google, qui parle « d'activité limitée» sur le moteur de recherche et sa plateforme vidéo YouTube. Selon une source proche du dossier, Twitter a pour sa part identifié 36.746 comptes (soit 0,012 % du nombre total de comptes Twitter) apparemment liés à un compte russe et ayant « généré de façon automatisée des contenus liés à l'élection » dans les trois mois qui ont précédé le scrutin. Ces comptes ont diffusé environ 1,4 million de tweets liés à l'élection, qui ont produit 288 millions d'interactions sur le réseau.