Trois mineurs Marocains ont été victimes d'une agression à Fitero, dans la région de Navarre (nord de l'Espagne), après avoir participé samedi dernier à une minute de silence en hommage des victimes des attentats terroristes qui ont frappé l'Espagne la semaine dernière. Après la manifestation, les jeunes marocains, âgés d'entre 13 et 17 ans, ont été empêchés d'accéder à un établissement de cette localité par un individu qui a proféré des insultes et des menaces à leur encontre, a indiqué la Garde civile espagnole. En rentrant chez eux, les jeunes marocains ont été poursuivis par une voiture, d'où sont descendus deux hommes, dont celui qui les avait insultés. Ils se sont mis à frapper les mineurs qui ont été blessés dans différentes parties du corps, a ajouté la même source, citée par les médias. Une plainte a été déposée faisant état d'une agression et d'insultes «à caractère islamophobe» contre les jeunes marocains, suite à laquelle la Garde civile a procédé lundi à l'arrestation de deux hommes de 55 ans et de 18 ans et a ouvert une enquête sur un autre suspect, mineur d'âge. Mardi, la juge de garde de Tudela, près de Fitero, a décidé de poursuivre en état de liberté les deux hommes pour coups et blessures, tout en écartant le caractère «islamophobe» de l'agression, a indiqué la Cour supérieure de justice de Navarre. Mohamed Salhi, père de l'un des mineurs agressés et oncle des deux autres, a affirmé de son côté qu'il s'agit d'un incident à «caractère raciste», soulignant que les victimes, dont l'une a perdu conscience et s'est réveillée le lendemain à l'hôpital, ont été frappées à coup de bâtons et ont subi plusieurs blessures sur différentes parties du corps. Il a tenu à saluer la diligence avec laquelle les autorités locales, notamment la Garde civile de Navarre, ont traité cette affaire, même s'il a fait part de sa surprise quant à la libération des agresseurs. Salhi a, par ailleurs, noté que la communauté marocaine est attachée aux valeurs de cohabitation et au respect des lois, et dénonce fermement toute forme de violence et de terrorisme, rappelant que les auteurs de tels actes ne représentent en aucun cas les musulmans installés en Espagne.