La lecture biaisée faite par le gouvernement algérien de la résolution onusienne sur le Sahara, adoptée à l'unanimité, vendredi par le Conseil de sécurité, montre à quel point les autorités de ce pays, acculées au mur, et à court d'arguments, préfèrent la fuite en avant. Pourtant, Alger a été pointée du doigt par le Conseil de sécurité qui a insisté sur la dimension régionale du différend artificiel autour de la marocanité du Sahara, en précisant la responsabilité des pays voisins, et particulièrement l'Algérie, qui avec la Mauritanie « peuvent et doivent prêter un important concours à ce processus » de négociations auquel a appelé le conseil. Ce dernier ne s'est pas arrêté là en confirmant également la responsabilité d'Alger par rapport au recensement des populations des camps de Tindouf. Une responsabilité que les autorités algériennes s'obstinent à admettre, en continuant de faire la sourde oreille et en ayant recours au même langage d'il y a trois décennies qui veut que, le conflit du Sahara ne les concerne ni de près, ni de loin. C'est ce qu'a montré, encore une fois, le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra qui s'est contenté de reprendre la même litanie en considérant la résolution onusienne comme étant « un succès diplomatique » pour la cause sahraouie, en ce sens qu'il permettra la remise sur les rails le processus de négociations. Selon ce responsable, le processus politique, qui pendant des années, avait été « paralysé » sera « remis sur les rails avec « un nouvel esprit et dans le cadre d'une nouvelle dynamique ». « Il s'agit donc de lancer de nouvelles négociations directes entre le royaume du Maroc et le Front Polisario », a-t-il dit, en omettant sciemment d'évoquer l'appel du conseil de sécurité « à prêter un important concours à ce processus ». Et Lamamra de faire l'éloge des séparatistes du Polisario qui « ont fait preuve d'une grande lucidité et d'un haut sens de la responsabilité, puisque, comme vous avez tous pu l'observer, pendant des mois, la tension était montée dans la zone de Guerguarat ». Il omet de dire également que ces derniers qui ont se sont engagés dans un bras de fer perdu d'avance avec la Communauté internationale, se sont retirés, malgré eux, car conscients qu'ils risquaient gros. « Je considère donc que c'est une chance pour la région et un succès diplomatique pour la cause sahraouie », s'est félicité le chef de la diplomatie dont le département a publié, samedi, un communiqué dans lequel il dit accueillir avec « satisfaction » l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution renouvelant le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso). Selon Alger, « Cette unanimité retrouvée au sein du Conseil de Sécurité constitue un message clair de la communauté internationale en faveur des efforts du Secrétaire général de l'ONU en vue de la relance rapide d'un processus politique effectif auquel l'Algérie est profondément attachée et auquel elle a toujours appelé, à travers des négociations entre les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario ». Lire aussi:Le Maroc satisfait de la rėsolution onusienne sur le Sahara –Sahara: le Conseil de sécurité proroge le mandat de la Minurso, appelle au « réalisme » et à l'esprit du « compromis » dans les négociations