Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé, vendredi, à la reprise des négociations sur le Sahara marocain, soulignant que le "réalisme" et l'esprit de "compromis" sont "essentiels" en vue de réaliser des progrès dans les négociations. Dans sa résolution 2351, prorogeant d'une année le mandat de la Minurso, jusqu'au 30 avril 2018, et adoptée à l'unanimité, le Conseil a mis l'accent sur l'importance de "l'engagement des parties à poursuivre le processus de préparation d'un cinquième round de négociations", notant que "le réalisme et l'esprit de compromis par les parties sont essentiels pour progresser dans les négociations". Le Conseil a, dans ce sens, encouragé les pays voisins à "apporter une contribution importante à ce processus". Les membres du Conseil demandent aux parties de "faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin de reprendre les négociations". A cet égard, le Conseil a salué les efforts "sérieux et crédibles" déployés par le Maroc "pour faire avancer le processus vers une résolution", consacrant ainsi la prééminence de la proposition d'autonomie au Sahara, présentée par le Royaume en avril 2007. Le Conseil souligne aussi son plein soutien à l'engagement du Secrétaire général et à son envoyé personnel pour parvenir à la résolution de la question du Sahara et "relancer le processus de négociations avec une nouvelle dynamique et un nouvel esprit menant à la reprise d'un processus politique dans l'objectif d'atteindre une solution politique mutuellement acceptable". Les Quinze insistent, dans ce contexte, sur l'importance de reprendre les négociations, sous l'égide de l'ONU, "sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts déployés depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable". Par ailleurs, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, s'est félicité vendredi du retrait de tous les éléments du mouvement séparatiste « Front Polisario » de la région d'El Guergarat, une zone tampon à la frontière avec la Mauritanie, confirmé par les observateurs de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) les 27 et 28 avril. "Avec le retrait précédemment des éléments marocains de la région, en réponse à la demande du Secrétaire général, cette action devrait améliorer les perspectives de créer un environnement qui facilitera la mise en œuvre rapide de la relance, voulue par le Secrétaire général, du processus de négociation, avec une nouvelle dynamique et un nouvel esprit qui reflètent les orientations et les résolutions du Conseil de sécurité, dans le but d'atteindre une solution politique mutuellement acceptable qui assurera l'autodétermination de la population du Sahara Occidental'", a dit le porte-parole du Secrétaire général dans une déclaration à la presse. "Nous continuons d'appeler les parties à respecter leurs obligations en vertu de l'accord de cessez-le-feu et à respecter à la fois la lettre et l'esprit de cet accord, et de coopérer pleinement avec la MINURSO", a-t-il ajouté. Selon le chef de l'ONU, "la nécessité de veiller à ce que les tensions ne se propagent pas dans la région d'El Guergarat demeure vitale". À cette fin, la MINURSO a l'intention de maintenir la position qu'elle a occupée dans la zone tampon depuis août 2016 et de discuter plus avant de la surveillance future par la mission de la zone et de toute les questions liées à la zone tampon avec les parties", a encore dit le porte-parole. Concernant la résolution prorogeant le mandat de la MINURSO jusqu'au 30 avril 2018, les membres du Conseil réaffirment la nécessité du plein respect des accords militaires convenus avec la MINURSO concernant le cessez-le-feu et "exhortent les parties à y adhérer pleinement". Le Conseil de sécurité estime également que la récente crise dans la zone tampon de Guergarat "soulève des questions fondamentales liées au cessez-le-feu et aux accords connexes et engage le Secrétaire général à explorer les moyens de les résoudre".