Selon un rapport publié mardi 11 avril par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), les migrants qui passent par la Libye sont vendus sur des « marchés aux esclaves » et sont soumis au travail forcé ou à l'exploitation sexuelle. « Vous allez au marché, et vous pouvez payer entre 200 et 500 dollars pour avoir un migrant » et l'utiliser pour « vos travaux », « après l'avoir achetée, vous devenez responsable de cette personne. (…) Certaines d'entre elles s'échappent, d'autres sont maintenues en servitude », a déclaré aux médias le chef de la mission de l'OIM en Libye, Othman Belbeisi, de passage à Genève. Pour les migrants africains, la Libye est la principale porte d'entrée vers l'Europe . 150 000 d'entre eux sont parvenus à traverser la Méditerranée en ces trois dernières années. Ceux qui restent en Libye font l'objet de la traite d'êtres humains, une pratique de plus en plus fréquente chez les passeurs, dont les réseaux sont de plus en plus puissants en Libye. « Les migrants sont vendus sur le marché comme s'ils étaient une matière première », affirme Othman Belbeisi. La plupart des migrants sont utilisés comme travailleurs journaliers dans les secteurs de la construction et de l'agriculture. Certains sont rémunérés, mais d'autres sont obligés de travailler sans contrepartie. « En ce qui concerne les femmes, on nous a signalé beaucoup de mauvais traitements, de viols et des cas de prostitution forcée », ajoute-t-il . Régulièrement battus, les migrants ont dû contacter leurs familles pour obtenir les fonds exigés adin de les relâcher. Ceux qui sont Incapables de garantir ces sommes aux kidnappeurs sont tués ou affamés. Lorsque des migrants meurent , ils sont immédiatement remplacés par d'autres. « La situation est désastreuse. Nous savons que les migrants qui tombent dans les mains des trafiquants sont confrontés à la malnutrition systématique, aux abus sexuels et même au meurtre », affirme le directeur des opérations d'urgence de l'OIM, Mohammed Abdiker.