Le dirigeant des séparatistes du Polisario, Brahim Ghali, n'a pas écarté le recours des sahraouis, en particulier des jeunes, à d'autre moyens pour atteindre leur objectif, y compris au terrorisme, s'en prenant au passage à l'attitude de la Communauté internationale qu'il accuse de pousser le peuple sahraoui dans cette direction. « Le référendum n'a pu se réaliser à cause de l'obstruction du Maroc et du fait que le Conseil de sécurité n'ait pas assumé pleinement sa responsabilité », a indiqué Brahim Ghali dans un entretien accordé à Rabbouni (camps de Tindouf) à l'agence Russia Today (RT) en langue espagnol. Il a critiqué , à cet égard, la « position de la France » et son « alignement inconditionnel » à « la politique d'expansionnisme et d'occupation » du Maroc. Le chef des séparatistes a affirmé que les sahraouis qui sont « pacifiques » se sentent « frustrés » par l'attitude de l'ONU et du Conseil de sécurité à leur égard, soulignant que si toutes les portes leur sont fermées, ils pourraient recourir à d'autres méthodes et d'autres moyens y compris le terrorisme pour atteindre leur objectif à savoir, l'autodétermination et l'indépendance. Concernant les « violation du cessez-le-feu de la part du Maroc à Guergarat en août 2016 », le chef des séparatistes estime qu'il s'agissait d'une « provocation préméditée », soulignant que les autorités marocaines ont profité à ce moment là du conflit avec la Minurso pour « entrer dans le territoire sahraoui ». Dans cet entretien réalisé par une journaliste espagnole très acquise à la cause sahraouie au regard de ses questions tendancieuses ayant facilité la tâche à Brahim Ghali, ce dernier a qualifié de « grande victoire » l'Arrêt du tribunal de justice européen qui considère que l'Accord agricole Maroc-UE ne concerne pas le Sahara. Il a également dénoncé ce qu'il qualifie de « violations systématiques des droits des sahraouis » au Sahara Marocain où, selon lui, la population vit sous un état de siège permanent ». Et le dirigeant des séparatistes de conclure que « notre patience est à bout mais le terrorisme n'est pas l'exemple à suivre, ni pour notre jeunesse, ni pour notre société », allusion faite à la reprise d'un éventuel affrontement armé.