Selon un bilan de Médecins sans frontières, plus de cinquante personnes, civils et humanitaires, ont été tuées lorsqu'un avion de l'armée de l'air nigérienne a bombardé par erreur dans le nord-est du pays un camp de déplacés ayant fui les violences de Boko Haram. Le Dr Jean-Clément Cabrol, directeur des opérations de Médecins sans frontières estime que c'est une »attaque choquante » et inacceptable » contre « des personnes vulnérables qui ont déjà fui des violences extrêmes ». Les frappes aériennes ont eu lieu à Rann, dans le nord de l'Etat du Borno, épicentre de l'insurrection des islamistes du groupe Boko Haram, alors que les humanitaires distribuaient de la nourriture aux déplacés forcés de fuir les violences. « Un avion militaire a bombardé par erreur Rann au lieu de Kala », une localité voisine, a affirmé un habitant, Abba Abiso. « Ces dernières semaines, Boko Haram a déplacé sa base de la forêt de Sambisa vers Kala et un avion militaire a visiblement confondu Rann avec Kala », a-t-il ajouté. Si cet habitant évoque un bilan de 25 morts, les équipes sur place de l'organisation Médecins sans frontières (MSF) ont recensé 52 morts et 120 blessés. MSF précise que ses équipes « tentent de fournir des premiers secours d'urgence » aux blessés, demandant aux autorités « de mettre en place toutes les mesures possibles » afin de faciliter les évacuations d'urgence. À noter que six employés de la Croix-Rouge nigériane ont été tués et 13 blessées dans le bombardement, a annoncé de son côté le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui a également des équipes dans la zone.