Le parti de l'Istiqlal persiste et signe: il veut participer au futur gouvernement que tente de former Abdelilah Benkirane, quoi qu'en dise le président du Rassemblement national des indépendants (RNI) Aziz Akhannouch, et peu importe le communiqué du ministère des affaires étrangères et de la cooperation (MAEC) critiquant les propos de son dirigeant Hamid Chabat sur « la marocainté » de la Mauritanie. A peine quelques heures après ce communiqué, et la déclaration d'Akhannouch suite à son entretien avec le chef du gouvernement désigné Abdelilah Benkirane, le parti de Chabat a sorti l'artillerie lourde. Il convoqué à cet égard toute ce que compte cette formation comme « sages » et autres pour dire ce qu'il pense de cette sortie fracassante du département de Salaheddine Mezouar, ancien président du RNI, et de celle de son successeur à la tête de cette formation Aziz Akhannouch. ET le parti de la Balance, le moins que l'on puisse dire, n'y va pas avec le dos de la cuillère en se fendant dans un communiqué,tard dans la soirée, comme pour montrer qu'avec lui, c'est du tac au tac. Faisant part d'abord de « son regret profond » suite au communiqué du MAEC qui, selon lui, fait de la question de l'intégrité territoriale « un sujet à polémique », et remet en question le patriotisme de son secrétaire général, le parti de l'Istiqlal va crescendo, dans son communiqué, en signifiant à la diplomatie marocaine qu' »il ne lui appartient pas d'évaluer et de catégoriser les positions et décisions des partis politiques », l'appelant au passage à faire preuve d'un peu délicatesse et d'élégance dans le choix des termes utilisés dans la rédaction dudit communiqué, et affirmant avec force que le parti de l'Istiqlal ainsi que son dirigeant refusent qu'ils fassent l'objet de manigances, de même qu'ils refusent qu'on leur donne des leçons de patriotisme. Le département de Salaheddine Mezouar avait, rappelle-t-on, qualifié de « dangereux et irresponsables » les propos de Chabat concernant l'appartenance de la Mauritanie au Maroc, propos qui ont valu à ce dernier un rappel à l'ordre de la part du département de Salaheddine Mezouar, et ensuite d'Aziz Akhannouch qui, lui, a été on ne peut plus clair en affirmant qu'il refusait de siéger dans un gouvernement avec quelqu'un qui verse dans la provocation au risque d'irriter un pays voisin qu'est la Mauritanie. En attendant, Abdelilah Benkirane, qui misait sur une participation de Chabat à son futur gouvernement qui n'arrive toujours pas à sortir du bout du tunnel, est prévu qu'il se rendre demain mardi à Nouakchott où il devrait jouer au pompier devant éteindre l'incendie provoqué par le pyromane Chabat. Entre l'enclume de Aziz Akhannouch, et le marteau de Hamid Chabat, Benkirane se trouve dans de beaux draps.