Donald Trump a pris le risque vendredi d'une crise majeure avec la Chine après avoir parlé au téléphone avec la présidente de Taïwan Tsai Ing-wen. La Maison Blanche a immédiatement tenté de calmer le jeu, rappelant que, quelles que soient les administrations républicaines ou démocrates, les Etats-Unis soutiennent depuis les années 1970 la politique de la «Chine unique» ou «une seule Chine» qui l'a vu reconnaître Pékin et rompre ses relations diplomatiques avec Taïwan à la fin des années 70. Selon un compte-rendu de l'équipe du président fraichement élu, lors de leur conversation, sans précédent à ce niveau depuis des décennies, Donald Trump et Tsai Ing-wen «ont pris note des liens étroits en matière économique, politique et de sécurité entre Taïwan et les Etats-Unis». Le sénateur démocrate Chris Murphy a quant à lui déclaré par le biais d'un tweet- en faisant référence à la conversation téléphonique entre Donald Trump et Tsai Ing-wen-: » Ce qui s'est passé ces 48 dernières heures n'est pas simplement une évolution. Ce sont des pivots majeurs en politique étrangère, sans aucune prévision. C'est ainsi que débutent des guerres ». Pour rappel: Taïwan est de facto séparée de la Chine depuis la fin de la guerre civile en 1949, lorsque l'armée nationaliste du Kuomintang (KMT) s'était réfugiée dans l'île après sa défaite face aux communistes. Pékin considère toujours Taïwan comme faisant partie de la Chine. Les relations avec l'île se sont détériorées depuis l'arrivée au pouvoir en mai de la présidente Tsai Ing-wen, membre du Parti démocratique progressiste (PDP), hostile à Pékin.