Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
«Rabat pourrait profiter des tarifs de Trump pour encourager des IDE à vocation exportatrice vers le marché nord-américain, notamment dans les secteurs du textile et de la transformation alimentaire», dit un ancien haut fonctionnaire marocain
L'annonce par le président américain Donald Trump de l'instauration de nouveaux droits de douane d'envergure bouleverse les équilibres commerciaux et secoue les marchés internationaux. Certains pays, en marge des puissances traditionnelles, entrevoient une marge de manœuvre dans la reconfiguration en cours. Cette relecture brutale des règles du commerce mondial ouvre paradoxalement des perspectives pour plusieurs économies émergentes ou périphériques. Parmi les partenaires les plus durement éprouvés par ces sanctions tarifaires – atteignant jusqu'à 46 % – figurent des alliés historiques des Etats-Unis, tels que l'Union européenne (UE), le Japon, la Corée du Sud, le Bangladesh ou le Vietnam, tous frappés dans des secteurs stratégiques. À l'opposé, des Etats comme le Maroc, l'Egypte, la Turquie, le Kenya, le Brésil ou encore l'Inde voient dans cette dislocation un terrain propice à la conquête de parts de marché délaissées. Le Maroc, signataire d'un accord de libre-échange avec les Etats-Unis depuis 2006, bénéficie d'un tarif modéré de 10 %, bien inférieur aux prélèvements imposés à ses concurrents asiatiques. Un ancien haut fonctionnaire marocain, s'exprimant à The Arab Weekly sous le sceau de la discrétion, estime que ce différentiel pourrait encourager des investissements directs étrangers à vocation exportatrice vers le marché nord-américain, notamment dans les secteurs du textile et de la transformation alimentaire. Toutefois, il met en garde contre une réaction hostile de Washington face aux engagements croissants du capital chinois au Maroc, à l'image du projet porté par Gotion High Tech, évalué à 6,5 milliards de dollars. L'Inde, partenaire du Maroc, frappée d'un droit de 26 %, conserve néanmoins l'espoir d'accroître sa présence dans le marché américain, notamment dans les segments du vêtement, de la chaussure et de l'électronique. Le ministère du commerce à New Delhi affirme examiner «les éventuelles fenêtres d'expansion rendues possibles par cette reconfiguration des préférences douanières.» Une source gouvernementale évoque déjà la perspective d'un transfert partiel de la chaîne de production de téléphones intelligents, notamment ceux d'Apple, du territoire chinois vers l'Inde.