Le Maroc occupe la 95e place dans le classement sur l'impact du terrorisme sur 163 pays ayant fait l'objet d'une étude par le think tank australien « Institute for Economics and Peace » qui vient de publier l'édition 2016 du Global Terrorism Index. Selon cet index, le nombre d'attaques terroristes et le nombre de morts suite à ces attaques ont baissé de 10% en 2015 dans le monde, la première baisse depuis 2010. Ce classement s'appuie sur l'étude de quatre indicateurs : le nombre d'incidents terroristes sur une année, le nombre de victimes du terrorisme, le nombre de blessés suite à des attaques terroristes, et l'évaluation des dégâts matériels causés par des incidents terroristes. Le Maroc est classé loin derrière la Tunisie (35e), l'Algérie (42e place), la Palestine (28e) l'Allemagne (41e), la Suède (46e), le Canada (66e), le Japon (67e), l'Italie (69e), la France (29e). Les pays où le terrorisme a eu le plus d'impact sont l'Irak (1er), l'Afghanistan (2e), le Nigéria (3e), le Pakistan (4e), la Syrie (5e) et le Yémen (6e). Selon le rapport, la pire année en termes d'impact du terrorisme est 2014, au cours de laquelle 93 pays ont subi au moins une attaque et 32.765 personnes ont péri. En 2015, un taux record du nombre de décès par terrorisme a été constaté dans 23 pays. L'Etat islamique a au cours de cette année causé plus de morts que Boko Haram. La baisse récente du nombre de décès par terrorisme est principalement attribuée à un affaiblissement de Boko Haram et de l'Etat islamique au Nigéria et en Irak suite aux opérations militaires menées contre ces groupes dans ces pays. L'Irak reste cependant le pays le plus touché au monde par le terrorisme. Toutefois, note le rapport, l'affaiblissement au niveau local des groupes terroristes a conduit à une internationalisation de leurs attaques : l'influence Boko Haram s'est étendue au Niger, au Cameroun et au Tchad, augmentant le nombre de tués dans ces pays de 157%. L'Etat islamique et ses affiliés sont quant à eux actifs dans 15 nouveaux pays, soit dans 28 pays au total. C'est dans les pays où persistent les conflits, la corruption, les inégalités et le manque de cohésion sociale que les réseaux criminels terroristes internationaux se développent. Au Sahel, les demandes de rançon constituent un commerce lucratif. Le chef terroriste algérien Mokhtar Belmokhtar aurait utilisé une rançon de 6,8 millions de dollars. Entre 2003 et 2012, les kidnappings aurait rapporté près de 90 millions de dollars à AQMI. Pour financer Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), le trafic d'armes récupérées après la chute de Kadhafi en Libye a de plus renforcé les groupes terroristes au Mali, au Nigéria et en Libye, notamment AQMI, al-Mourabitoun, Ansar Eddine et Ansar al-Sharia. L'index note que le terrorisme reste une forme très concentrée de violence : pour l'année 2015, c'est dans seulement cinq pays, l'Irak, l'Afghanistan, le Nigéria, le Pakistan et la Syrie que l'on trouve 72% des morts liés au terrorisme, 74% de ces morts ayant été causés par 4 groupes : l'Etat islamique, Boko Haram, les Talibans et Al-Qaïda. Sur le plan économique, l'impact mondial du terrorisme en 2015 est évalué à 89.6 milliards de dollars, une baisse de 15% par rapport à 2014. Le coût économique lié au terrorisme a été multiplié par 11 au cours des 15 dernières années, rapporte l'étude. Cet impact économique est déterminé par une évaluation des coûts directs et indirects des morts et blessés dus au terrorisme, les coûts indirects incluant la perte en productivité due aux traumatismes psychologiques.