Le Maroc a importé 35 000 tonnes de blé russe entre le 1er et le 10 mars, malgré un effondrement des exportations céréalières de la Russie, dont le volume a été divisé par 3,7 sur cette période par rapport à l'année précédente, selon les données du Syndicat russe des céréales. Durant cette première décade de mars, la Russie n'a exporté que 457 000 tonnes de blé, contre 1,688 million sur la même période en 2024. Cette chute brutale s'explique par des prix jugés moins compétitifs que ceux du marché européen, avec un écart de 10 à 12 dollars par tonne au début du mois. Le Maroc figure parmi les principaux acheteurs, aux côtés du Soudan (67 000 tonnes), du Bangladesh (53 700 tonnes) et de l'Egypte (50 000 tonnes). La Russie a également livré 33 000 tonnes au Nigeria et 11 500 tonnes à la Tunisie. En revanche, aucune expédition n'a été enregistrée vers l'Algérie ni vers l'Arabie saoudite, autrefois parmi les plus gros clients. Les exportations vers la Turquie ont chuté à 15 000 tonnes, soit dix fois moins que l'an dernier, tandis que le Liban a vu ses importations multipliées par onze, atteignant 31 500 tonnes. Le resserrement du commerce céréalier s'accompagne d'une concentration des expéditeurs et des infrastructures portuaires. Seules neuf sociétés ont participé aux exportations russes, contre 44 un an plus tôt, et le nombre de ports impliqués est passé de 17 à 10. Le port de Novorossiisk, principal point d'embarquement, a vu ses flux s'effondrer à 151 000 tonnes, contre 766 000 l'année dernière. Toutefois, un rééquilibrage des prix s'est amorcé : la tonne de blé russe, initialement plus chère que son équivalent européen, s'établit désormais à 245 dollars FOB Novorossiisk, un alignement qui pourrait relancer les expéditions dans les semaines à venir.