Le gouvernement nigérian a sollicité l'appui du Forum économique mondial (WEF) pour son projet de gazoduc atlantique africain (AAGP), voué à relier le Nigeria au Maroc et à d'autres pays africains afin de soutenir la sécurité énergétique régionale et stimuler la croissance économique. Cette annonce a été dévoilée par Stanley Nkwocha, porte-parole de la présidence nigériane, sur sa page X (Twitter), à la suite d'une rencontre bilatérale entre le vice-président nigérian Kashim Shettima et le président du WEF, M. Børge Brende. Cette rencontre a eu lieu à Davos, en Suisse, pendant la conférence annuelle du Forum économique mondial. Le projet de gazoduc atlantique africain (AAGP), long de 6 000 kilomètres, traversera treize pays africains le long de la côte atlantique, acheminant plus de 5 000 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Il devrait également fournir du gaz aux Etats enclavés tels que le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Ce gazoduc sera raccordé au réseau gazier européen via le Maroc, notamment au gazoduc Maghreb-Europe (GME), facilitant ainsi l'approvisionnement en gaz naturel vers l'Europe. Le Nigeria et le Maroc travaillent activement à sécuriser le financement de ce mégaprojet. En raison des tensions liées à la guerre en Ukraine et à la volonté de l'Union européenne de diversifier ses sources d'approvisionnement énergétique, l'attention internationale se porte désormais sur les réserves de gaz africaines. Redessiner la carte énergétique Timipre Sylva, ministre nigérian du pétrole, a déclaré que le gazoduc atlantique africain serait une extension du pipeline déjà existant qui depuis 2010 transporte le gaz du sud du Nigeria vers le Bénin, le Ghana et le Togo. Bien que le projet soit encore à l'étude, plusieurs investisseurs ont exprimé leur intérêt pour son financement. Le projet du gazoduc atlantique africain est perçu comme un modèle de coopération Sud-Sud, offrant une source d'énergie essentielle pour l'Afrique de l'Ouest où un tiers des réserves de gaz du continent sont situées et où une grande partie de la population demeure privée d'électricité. Il est envisagé comme un moteur de développement économique pour la région entière. Néanmoins, des obstacles demeurent, notamment la sécurité dans le delta du Niger, une région du sud du Nigeria marquée par des tensions ainsi que la traversée de pays politiquement instables. Toutefois, les récentes découvertes de gaz en Mauritanie et au Sénégal, situées plus près du Maroc, pourraient accentuer la pertinence de ce projet. Le gouvernement nigérian reste optimiste quant à la concrétisation de ce projet ambitieux, qui pourrait redéfinir le paysage énergétique de l'Afrique de l'Ouest et vitaliser les relations économiques entre le continent africain et l'Europe.