Le ministre de l'intérieur Abdelouafi Laftit a adressé des directives fermes aux gouverneurs des provinces, leur enjoignant de suivre de près l'exécution des chantiers de développement programmés pour être livrés avant la fin du premier semestre 2025. Ces projets, portant notamment sur l'approvisionnement en eau potable, le raccordement individuel des foyers, la construction de maisons pour étudiants et de centres d'accueil pour les personnes en situation de vulnérabilité, sont destinés à améliorer les conditions de vie dans les communes urbaines et rurales. Ces instructions interviennent en marge de rapports alarmants reçus par les services centraux du ministère révélant des soupçons de blocage intentionnel de certains projets par des élus locaux. Selon des sources bien informées, ces blocages pointent un report des inaugurations à l'approche des élections législatives prévues en 2026 afin d'en tirer des avantages politiques. Les rapports mettent en cause plusieurs communes des régions Casablanca-Settat, Tanger-Tétouan et Marrakech-Safi où des projets prévus pour être livrés en 2024 accusent des retards inexpliqués. Certains présidents de communes et élus locaux auraient sciemment freiné leur mise en œuvre misant sur leur effet social pour asseoir leur position électorale dans les derniers mois précédant les scrutins. Dans ce contexte, Abdelouafi Laftit a exigé des gouverneurs qu'ils mettent en place un suivi rigoureux. Cela inclut la collecte de documents relatifs à l'état d'avancement des projets, l'organisation de visites de terrain par des commissions provinciales et l'examen approfondi des motifs des retards. Ces mesures s'inscrivent dans une stratégie plus large du ministère pour garantir la transparence dans la gestion des fonds publics. Des consignes strictes ont été émises pour prévenir toute tentative de détournement des subventions publiques à des fins électoralistes, notamment en encadrant plus fermement la distribution des aides alimentaires et le financement des associations. Encadrements budgétaires surveillés Par ailleurs, des demandes suspectes de modifications budgétaires, déposées par certaines communes en 2024, font également l'objet d'une attention particulière. Ces requêtes, qui tendent à augmenter les subventions destinées à des associations étroitement liées à des élus ou présidents de communes, soulèvent des doutes quant à leur caractère électoral. En outre, des enquêtes spécifiques ont été lancées pour évaluer l'utilisation abusive des projets de forage de puits et de captage des eaux souterraines dans certaines zones. Ces projets, censés répondre aux besoins des populations locales, auraient été détournés pour privilégier des points stratégiques considérés comme des bastions électoraux. Ces investigations sont menées en collaboration avec les agences des bassins hydrauliques, le ministère de l'équipement et de l'eau et les autorités locales.