Le ministère de l'Intérieur a l'intention de retirer les subventions de soutien liées aux activités culturelles, sportives et artistiques des mains des collectivités territoriales, et de les placer entre celles mains des agents d'autorité au niveau des wilayas et préfectures. Ce changement intervient pour couvrir le déficit budgétaire des conseils de communes. Dans la circulaire adressée aux walis et gouverneurs des collectivités territoriales sur la gestion et la préparation de leur budget au titre de l'année 2021, Abdelouafi Laftit a souligné que « la gestion de subventions supplémentaires destinées à équilibrer les budgets ainsi que l'octroi de soutiens liés aux activités culturelles, sportives et artistiques sont devenus la prérogative des gouverneurs et des walis« . Le ministère de l'Intérieur a ainsi révélé que son département s'emploiera à informer les responsables dans l'administration territoriale dans les différentes Wilayas et préfectures du Royaume, de la valeur du soutien accordé à chaque préfecture ou province. En revanche, certains présidents de communes, qui se sont confiés à Hespress, ont confirmé qu'ils n'avaient reçu aucune décision ni instruction dans ce sens de la part des autorités locales. Cependant, ils n'ont pas exclu que le budget leur soit restitué par les gouverneurs après approbation, pour être reprogrammé de la manière prévue par le ministère. Beaucoup considèrent que le retrait de ce soutien public aux présidents est une mesure destinée à restreindre les mouvements des élus qui exploitent ces subventions accordées aux associations, lors des élections, lors de la dernière année électorale. Des accusations sont portées contre un certain nombre de présidents de conseil, notamment dans les grandes villes, de mobiliser leurs associations en leur accordant la plus grande part du gâteau de ces soutiens, afin de garantir leur loyauté et leur soutien aux élections communales ou législatives. Dans de nombreux cas, les conseils entrent en confrontation avec les acteurs de la société civile, qui les accusent de les exclure du soutien et de l'octroyer aux associations affiliées et proches des partis qui dirigent les groupes. Cela met les autorités dans une position inconfortable avec les associations qui sont actives par leur influence territoriale et ne bénéficient pas du soutien. Ainsi, et dans de nombreux conseils communaux, en particulier ceux à système d'arrondissements, comme c'est le cas pour Casablanca, les groupes d'opposition protestent contre la manière dont les associations et les activités culturelles, sportives et artistiques sont soutenues. Les conseillers accusent d'ailleurs les présidents d'exploiter le soutien et de l'octroyer à des associations qui leur sont fidèles et d'en faire un jeu électoral. Il convient de rappeler que le ministre de l'Intérieur, a appelé les walis et les gouverneurs, dans une circulaire datée du 21 septembre, à « veiller » à la préparation et l'exécution du budget 2020/2021 des collectivités territoriales, soulignant que si la pandémie du Covid-19 a eu des conséquences néfastes sur l'économie Marocaine, comme partout au monde, le budget des collectivités territoriales n'a pas été épargné. Pour amortir le choc, les présidents des collectivités territoriales doivent ainsi redéfinir leurs priorités en préparant leur budget, rationaliser leur dépenses, adopter une vision réaliste dans les projections avec prise en compte des évolutions possibles tout en mobilisant tous les moyens pour répondre aux besoins des citoyens au niveau local.