À midi, heure de Washington, le 47e président de la première puissance mondiale a débuté son second mandat, succédant à Joe Biden. La cérémonie se déroule dans la rotonde du Capitole en raison d'une vague de froid. Il a promis d'agir «à une vitesse et avec une force sans précédent» pour mettre fin au «déclin» de l'Amérique: Donald Trump, au sommet de sa puissance politique, a été investi lundi président des Etats-Unis. À midi, heure de Washington, le 47e président de la première puissance mondiale a débuté son second mandat, succédant à Joe Biden. Il devient aussi, à 78 ans, le chef d'Etat américain le plus âgé jamais investi, après un premier passage à la Maison Blanche entre 2017 et 2021. Alors que le Maroc continue de jouer un rôle central dans la région du Maghreb et au-delà, le retour du républicain à la Maison-Blanche représente pour Rabat une occasion en or pour approfondir les relations avec la première puissance mondiale. Ce retour, surtout, est une réaffirmation de l'orientation stratégique que Donald Trump avait imprimée à sa politique étrangère pendant son mandat précédent. La reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, acte majeur et historique en 2020, a marqué une rupture significative avec l'approche traditionnelle de Washington sur cette question. Cette décision a consacré les liens entre les deux pays, jetant les fondements d'une coopération accrue dans des domaines allant de la sécurité à l'économie, en passant par la diplomatie régionale et la défense. Le royaume, faut-il le rappeler, se positionne comme un allié stratégique à la fois pour les Etats-Unis et pour les puissances européennes, tout en étant un interlocuteur privilégié pour les enjeux sécuritaires et économiques en Afrique et au Moyen-Orient. Au-delà de la dimension géopolitique, le retour de Donald Trump pourrait avoir des implications significatives pour les relations commerciales et économiques entre le Maroc et les Etats-Unis. Rabat, qui a déjà attiré des investissements américains dans des secteurs clés tels que l'automobile, les énergies renouvelables et les infrastructures, pourrait voir cet essor confirmé. 25 000 policiers déployés Le dispositif de sécurité est exceptionnel, après deux tentatives d'assassinat contre le républicain cet été: 48 kilomètres de hautes barrières et 25 000 policiers déployés. Le vent tranchant dans les rues de la capitale américaine n'a pas refroidi l'ardeur de milliers de partisans de Donald Trump, qui ont commencé à faire la queue au milieu de la nuit devant une salle où leur champion doit apparaître après avoir prêté serment, dans une ferveur quasi-religieuse. Donald Trump l'a emporté nettement le 5 novembre face à la vice-présidente démocrate Kamala Harris. Dès lundi, le républicain a annoncé un déferlement de décrets, notamment pour endiguer ce qu'il qualifie d'«invasion» de migrants sans papiers. À plus long terme, il veut mettre fin au conflit en Ukraine et sabrer dans la dépense publique – il sera conseillé en cela par l'entrepreneur multimilliardaire Elon Musk, figure incontournable du nouveau pouvoir. «Demain à midi, le rideau tombera sur quatre longues années de déclin américain», a-t-il assuré dimanche pendant un ultime meeting à Washington. Tout au long de sa campagne, Donald Trump a promis de se «venger» de ses adversaires politiques. Face à cette menace, Joe Biden, quelques heures avant de quitter le pouvoir, a décidé d'accorder des grâces préventives à une série de personnalités risquant selon lui des «poursuites judiciaires injustifiées et politiquement motivées». Parmi elles, l'ancien chef d'état-major des armées Mark Milley, virulent critique de Donald Trump, le médecin Anthony Fauci, dans le viseur des trumpistes pour avoir orchestré la réponse américaine à la pandémie de Covid-19, ainsi que les parlementaires ayant enquêté sur l'assaut du Capitole. «Nous vivons dans des circonstances exceptionnelles», a justifié Joe Biden dans un communiqué. Cela ne l'a pas empêché de recevoir le couple Trump dans la matinée, après que le président élu a assisté à un service religieux. Alors que Joe Biden s'est astreint à une transition sans heurts avec ce rival qui l'a tant humilié, Donald Trump, enragé par une défaite qu'il n'a jamais reconnue, avait claqué la porte de la Maison Blanche avec fureur il y a quatre ans, sans assister à l'investiture de son successeur.