Le Parlement éthiopien a approuvé, avant quelques semaines, une proclamation permettant, pour la première fois, l'entrée d'acteurs étrangers dans le secteur bancaire du pays. Cette réforme autorise désormais les banques étrangères à établir des filiales, ouvrir des succursales ou des bureaux de représentation, et acquérir des parts dans des établissements locaux. Cependant, la participation étrangère reste encadrée : la propriété des banques publiques sera plafonnée à 49 %, et aucun investisseur individuel ne pourra détenir plus de 40 % des actions d'une banque. Les cadres supérieurs des établissements pourront inclure des ressortissants étrangers, mais les conseils d'administration devront obligatoirement compter des citoyens éthiopiens, selon la presse locale. Depuis l'annonce de cette ouverture, plusieurs établissements bancaires internationaux, notamment ceux du Maroc, ont exprimé leur intérêt pour ce marché prometteur. Cette réforme intervient alors que l'Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, cherche à conforter son secteur financier, qui compte actuellement 32 banques pour un capital combiné de 290 milliards de birrs (2,3 milliards USD). Les banques marocaines, telles que Attijariwafa Bank et la Banque centrale populaire (BCP), pourraient tirer parti de cette perspective pour renforcer leur présence en Afrique de l'Est à partir de 2025, a-t-on appris de sources bien informées. Déjà actives dans de nombreux pays subsahariens, ces institutions disposent d'une expertise avérée dans l'accompagnement des économies en développement et pourraient contribuer à la structuration d'un secteur bancaire éthiopien encore largement sous-développé. Pour le Maroc, cette expansion éventuelle s'inscrit dans une stratégie plus large d'affirmation économique sur le continent africain, portée par la politique royale de coopération Sud-Sud. L'ouverture éthiopienne constitue ainsi une porte d'entrée stratégique pour les banques marocaines, qui pourraient jouer un rôle clé dans le financement des infrastructures et le développement des PME locales, tout en revigorant les relations économiques bilatérales entre Rabat et Addis-Abeba. Toutefois, cette ambition s'accompagne de défis. Les établissements marocains devront s'adapter à un environnement économique encore fragile et répondre aux exigences réglementaires strictes imposées par l'Ethiopie. La concurrence des banques régionales et des acteurs internationaux pourrait également limiter leur marge de manœuvre, ont confié à Barlamane.com des sources proches du dossier. Cette ouverture du marché bancaire éthiopien représente, néanmoins, une étape majeure dans l'intégration financière africaine, offrant aux banques marocaines l'occasion de consolider leur position en tant que pionniers régionaux et d'accompagner l'essor économique de l'Afrique de l'Est.