Moldiag, une start-up marocaine, a amorcé le développement de tests de dépistage du mpox après que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré le virus comme une urgence sanitaire mondiale en août, selon l'Associated Press. D'après le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), plus de 59 000 cas de mpox et 1 164 décès ont été recensés dans vingt pays africains cette année. Cette annonce constitue «une avancée majeure pour le continent» au moment où, faire face à la crise, l'OMS a annoncé des plans voué à fournir des tests, des vaccins et des traitements contre le mpox aux populations vulnérables des pays à faibles revenus. Cependant, l'organisation a été critiquée pour ses retards. Elle insiste sur la nécessité de tester tous les cas suspects. «Il est plus simple d'envoyer des tests au sein de l'Afrique que d'attendre des importations d'Europe ou d'Asie», a déclaré Abdeladim Moumen, fondateur de Moldiag. Issue de la Fondation marocaine pour la science avancée, l'innovation et la recherche, Moldiag avait auparavant développé des tests génétiques pour la COVID-19 et la tuberculose. L'entreprise «a obtenu l'approbation du CDC Afrique en novembre, mais n'a pas encore sollicité une autorisation accélérée auprès de l'OMS», selon la même source. Le CDC Afrique a mis en place des processus visant à accélérer les approbations de tests, contournant les délais typiques des évaluations de l'OMS, qui peuvent durer des mois, voire des années. Selon Yenew Tebeje, directeur intérimaire des diagnostics de laboratoire au CDC Afrique, garantir un accès rapide aux fournitures médicales a historiquement représenté un défi pour les pays africains. Les efforts de Moldiag «s'inscrivent dans les objectifs post-COVID-19 de l'Union africaine, qui entend encourager la production locale pour remédier aux disparités mondiales en matière de distribution de fournitures médicales. Les tests de la start-up sont proposés à un prix conforme aux normes de l'OMS et aux exigences des défenseurs de la santé», a-t-on rappelé. M. Moumen a souligné l'importance d'une production localisée, déclarant : « Il est logique de fabriquer des tests dans les régions touchées par les épidémies. Des tests africains pour l'Afrique. » Dans les régions reculées touchées par l'épidémie, le dépistage reste toutefois un défi. De nombreuses provinces africaines manquent d'équipements de laboratoire, certaines se limitant à diagnostiquer le virus à partir de symptômes physiques et de contrôles de température. Cela limite la capacité à suivre efficacement la propagation du virus, selon des responsables de la santé. Le mpox se transmet principalement par contact étroit de peau à peau ou par des matériaux contaminés, comme des vêtements ou de la literie. Le dépistage consiste à prélever des échantillons sur les lésions cutanées pour analyse en laboratoire. Une détection précise est essentielle, car les symptômes du mpox peuvent ressembler à ceux de la varicelle ou de la rougeole. Si certains pays occidentaux ont développé des tests rapides pour le mpox en 2022, ces efforts ont été abandonnés après la maîtrise du virus. Les nouvelles épidémies en Afrique, impliquant une souche potentiellement plus transmissible, ont ravivé les inquiétudes. Le Maroc a recensé trois cas de mpox, la majorité des infections se concentrant en Afrique centrale. Les tests à 5 dollars proposés par Moldiag offrent une solution économique aux pénuries de dépistage sur le continent. La société a déjà reçu des commandes du Burundi, de l'Ouganda et du Congo, et a également fourni des kits au Sénégal et au Nigeria.