Le ministère de l'industrie et du commerce a annoncé, mercredi 27 novembre, la prolongation des droits antidumping imposés sur les importations de polychlorure de vinyle (PVC) en provenance des Etats-Unis. Ces droits, désormais fixés à 24,88 %, résultent d'une enquête approfondie menée sur une période de douze mois, d'après un document officiel consulté par Barlamane.com. Lancée le 11 décembre 2023, l'enquête a comparé les prix des produits américains sur les marchés marocains et américains. Le rapport ministériel souligne «une différence significative entre ces prix» attestant «d'un dumping persistant» qui «nuit à la compétitivité des industriels marocains.» Selon les conclusions de l'enquête, le secteur national du PVC a subi les effets négatifs de la situation qui prévaut, «notamment une baisse des flux de trésorerie, un recul de la productivité et une perte de parts de marché.» Les capacités de production locales, sous-utilisées, peinent à résister à la pression des produits américains importés à des prix agressifs. Ces droits antidumping, initialement introduits en 2013 pour une période de cinq ans, avaient été renouvelés en 2020 pour durer jusqu'à fin 2023. Les taux appliqués auparavant variaient entre 22,9 % et 56,2 % pour une dizaine d'entreprises américaines exportatrices. En attendant les résultats définitifs de l'enquête, des droits provisoires de 5,5 % avaient été instaurés avec une collecte sous forme de dépôts de garantie. Cette mesure «s'efforce à prévenir les dommages économiques supplémentaires tout en permettant aux autorités marocaines de finaliser leurs analyses», a-t-on indiqué. Méthodologie de l'enquête Le ministère a utilisé les meilleures données disponibles, y compris les réponses des entreprises à ses questionnaires et des informations issues de sources publiques fiables. Malgré le manque de coopération de certains exportateurs américains, les enquêteurs ont mobilisé des données alternatives pour quantifier l'incidence du dumping sur l'économie marocaine. L'enquête se poursuivra sur une année supplémentaire au cours de laquelle des experts examineront les contributions des producteurs, des importateurs et des autorités des deux pays. L'objectif est d'assurer une concurrence loyale sur le marché marocain, de protéger l'industrie nationale et de soutenir la durabilité économique.