Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Le Nicolás Maduro algérien, sous tutelle, a été réélu avec un taux de participation de 10 % : où sont les contestations internationales après la mascarade du 7 septembre ?
Le Nicolás Maduro algérien, en plus d'être sous tutelle, est un président mal réélu, «la fragilité de l'assise d'Abdelmadjid Tebboune expose le pouvoir civil algérien à une emprise croissante de l'armée», estime Le Monde dans un éditorial au vitriol. Croissante ? la structure de commandement en Algérie est autoritaire depuis des décennies. Abdelmadjid Tebboune a été mal réélu lors du scrutin du 7 septembre et c'est «incontestable» souligne Le Monde dans son édition dominicale, laquelle dévoile une bombe : «La participation minimale – à l'évidence gonflée à 46 % après une première estimation officielle à 23 % (le taux réel approcherait plutôt 10 %) – tout autant que le cafouillage suspect ayant entouré l'annonce des résultats relativisent grandement le score recueilli de 84,3 % par M. Tebboune.» Le quotidien français omet de mentionner de vérités : l'état de siège politique a toujours prévalu en Algérie, et les similitudes avec le cas vénézuélien : Nicolás Maduro a été proclamé vainqueur avec 52 % des voix par le CNE qui n'a pas fourni les procès-verbaux pour que le décompte exact des votes reste inconnu. Selon l'opposition, son candidat Edmundo González Urrutia a remporté le scrutin avec plus de 60 % des voix. Pourquoi la communité internationale ne conteste pas les résultats de la présidentielle algérienne comme elle le fait avec le scrutin au Venezuela ? Abdelmadjid Tebboune, «qui souhaitait retremper sa légitimité après une première élection [polémique en 2019, voit la société algérienne se refuser] à cautionner des jeux scellés d'avance, voués uniquement à oindre d'un vernis électoral la perpétuation du régime.» «La précarité de l'assise de M. Tebboune, promet Le Monde, ne sera pas sans effet sur la configuration du pouvoir en Algérie. Car elle va se traduire mécaniquement par la montée en puissance de l'Armée nationale populaire (ANP). Certaines images ne trompent pas. La présence en force – et inhabituelle dans cette proportion – des généraux parmi les invités officiels à la prestation de serment du président réélu, le 17 septembre à Alger, est un signal plus qu'éloquent. M. Tebboune est clairement sous tutelle. Durant la campagne électorale elle-même, le chef d'état-major de l'armée, Saïd Chengriha, l'accompagnait d'ailleurs sans cesse lors de ses visites. Un marquage de très près.» Selon la même source, la revendication «Etat civil et non militaire» a été vécue comme une menace existentielle pour le régime et a laissé des traces profondes. Il «fallait verrouiller l'arsenal législatif et réglementaire à triple tour. Ainsi, la révision constitutionnelle de novembre 2020 a-t-elle confié à l'armée la mission de défendre les intérêts vitaux et stratégiques du pays, une formule vague autorisant les plus larges interprétations. En décembre 2021, un décret rendait majoritaire la composante militaire au sein du Haut Conseil de la sécurité et, surtout, l'habilitait à intervenir dans des référendums portant sur des questions de nature fondamentale», a-t-on noté. Dernier épisode de ce cadenassage, assure Le Monde, est «un décret publié en juin, soit à la veille de l'ouverture de la campagne électorale, autorise le détachement d'officiers de l'armée dans l'administration civile, plus précisément dans des secteurs stratégiques et sensibles. L'armée étend ainsi son périmètre à des fonctions de gouvernance jusque-là réservée à la haute fonction publique. La militarisation de facto devient de jure, résume Massensen Cherbi, spécialiste de l'armée algérienne.» Ce glissement progressif atteste «l'érosion» de la façade civile et «la stérilisation de la vie politique algérienne», confirmées par les «ratés du scrutin présidentiel du 7 septembre, dont le scénario préétabli n'a pas empêché une confusion d'ampleur», conclut Le Monde.