Alors que le Maroc n'a pas encore commenté le retrait de la candidature du président démocrate Joe Biden pour un deuxième mandat à la Maison-Blanche face à un camp républicain dirigé par Donald Trump, Rabat a vu avec aise le déploiement des dispositions de l'accord tripartite de 2020 et espère encore plus de réalisations avec la prochaine administration américaine. Si Donald Trump a «a reconnu l'inévitable et formulé l'évidence : que le Sahara est marocain et que le Maroc a la seule solution fiable et durable pour résoudre le destin de ce territoire», selon l'ancien ambassadeur américain David Fischer, son successeur Joe Biden, qui a renoncé à se présenter à l'élection présidentielle de 2024, dimanche 21 juillet, n'a pas inversé la décision que l'ambassadrice américaine en Algérie, Elizabeth Moore Aubin a qualifié, avant quelques jours, de «fait historique.» «Joe Biden ne reviendra pas sur cette décision, il n'ira pas plus loin, n'en commentera peut-être même pas la teneur», avait estimé la politologue Khadija Finan en 2021, disant ne pas penser «qu'il faille s'attendre à de grands changements entre les deux présidents.» Joe Biden, qui «[s]e concentre uniquement sur l'exercice de [s]es fonctions de président jusqu'à la fin de [s]on mandat», a même apporté un soutien appuyé au plan du Maroc à travers son chef de la diplomatie Antony Blinken, qualifié de «sérieux» et de «crédible.» Il s'agit d'une proposition « porteuse aussi d'une approche qui peut satisfaire les aspirations du peuple du Sahara», selon Washington qui a «exprimé son ferme soutien» à l'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura. Sous la présidence de Joe Biden, Israël a décidé de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara, une position historique désormais «reflétée dans tous les actes et les documents pertinents du gouvernement israélien» et «transmise aux Nations Unies, aux organisations régionales et internationales dont Israël est membre, ainsi qu'à tous les pays avec lesquels Israël entretient des relations diplomatiques.» Si Tel-Aviv examine positivement «l'ouverture d'un consulat à Dakhla», les Etats-Unis avaient officiellement lancé début 2021 le processus d'ouverture d'une représentation diplomatique dans la même ville. L'administration de Joe Biden a également adopté la «nouvelle carte officielle» du Maroc intégrant le Sahara, «représentation tangible de la proclamation puissante faite par le président Trump.» Alliance tripartite puissante Durant les années Biden, le Maroc, Israël et les Etats-Unis ont célébré la reprise des relations diplomatiques entre Rabat et Tel-Aviv sous le parrainage de Washington, citant un partenariat qui vise à instaurer une paix durable au Moyen-Orient. L'alliance tripartite s'est traduite par la conclusion d'un accord de coopération sécuritaire signé par le Maroc et Israël et encensé par les Etats-Unis et par une série d'initiatives politiques et diplomatiques. Depuis, l'acquisition par Rabat de technologies de l'industrie de défense israélienne affiche un rythme soutenu et les députés américains visitent le Sahara. En septembre 2023, Joe Biden s'est dit «profondément attristé par les vies perdues après le séisme qui a fait près de 3 000 morts au Maroc», dans un communiqué publié depuis New Delhi, où il a participé au sommet du G20. Il a noté que les Etats-Unis «sont prêts à apporter toute assistance nécessaire au peuple marocain», ajoutant se tenir «aux côtés de (son) ami le roi Mohammed VI en ce moment difficile.»