L'arrestation en Allemagne du président du Raja de Casablanca, Mohamed Boudrika, a pris de court tout le microcosme du club. Toutefois, les adhérents se montrent imperturbables et discutent, dès à présent, du jour d'après, avant même l'extradition du dirigeant sportif vers le Maroc. Euphoriques après leur double consécration en championnat et en Coupe du Trône, le bureau des Verts ne souhaite surtout pas sombrer, une nouvelle fois, dans le chaos et le désordre. Anticipant les potentiels ennuis judiciaires pesant sur Boudrika, les adhérents semblent décidés à prendre la situation en main, sans attendre de connaître l'issue de cette affaire. Au cours d'une discussion WhatsApp, dont Barlamanesport.com a pris connaissance, des adhérents se sont penchés sur la gestion de la période transitoire. Deux noms sont sortis du lot au cours des échanges, l'objectif étant d'éviter la confusion et barrer la route aux éventuelles querelles intestines. La première option mettrait le club en conformité avec le statut des associations sportives. Par conséquent, ils ont proposé de passer le flambeau au premier vice-président, Adil Hilal, pour assurer l'intérim, qui risquerait de durer en cas d'inculpation de Boudrika. Une autre partie des adhérents a évoqué le nom de Mamoun Belghiti, deuxième vice-président, qui serait, selon eux, «la seule personnalité» capable de mener le club à bon port en ces moments troubles, au regard de sa longue expérience, son expertise et ses bonnes relations avec les joueurs et les responsables de la LNFP et la FRMF. Le bureau du procureur général de Hambourg, dans le nord de l'Allemagne, a confirmé, jeudi, l'interpellation du président du Raja. «L'arrestation de Boudrika a eu lieu, mardi 16 juillet, à l'aéroport de Hambourg, à la demande des autorités marocaines. Actuellement, il est placé en détention provisoire, dans l'attente de son extradition», a relaté le ministère public, qui s'est refusé de fournir plus de détails sur les raisons de son arrestation. Europol (Office européen de police) avait, aussi, émis un mandant de recherche à l'encontre de Boudrika, suite à un signalement des autorités espagnoles qui soupçonnent l'homme d'affaires marocain de transactions financières suspectes sur son territoire. D'après plusieurs sources, Mohamed Boudrika aurait commis des infractions au Maroc en rapport avec ses projets immobiliers à Casablanca. Il aurait émis des chèques sans provision pour de grosses sommes d'argent, ce qui aurait amené ses créanciers à saisir la justice marocaine. D'autres sources parlent de sa présumée implication dans le scandale des billets de la Coupe du Monde, qui a défrayé la chronique en son temps. Le président de la FRMF, Fouzi Lekjaa, avait promis de faire toute la lumière sur cette question et de traduire devant la justice quiconque aurait trempé dans cette affaire. Au moment de son interpellation, le président du Raja était en provenance de Dubaï, où il s'est installé depuis qu'il a quitté le Maroc. Son voyage à Hambourg intervenait à la demande de dirigeants du Raja, désireux de clarifier la situation de l'entraîneur Zinnbauer avec le club, surtout que beaucoup de clubs souhaitent s'attacher ses services. Mohamed Boudrika a quitté le Maroc, en janvier, pour accompagner son équipe aux Emirats, dans le cadre d'un tournoi international. Ensuite, il a annoncé avoir subi un problème cardiaque, ayant nécessité son transfert en Grande-Bretagne pour se faire opérer. Dans de précédentes sorties médiatiques, il a assuré qu'il est en période de convalescence et que sa santé prime sur toute autre chose, promettant de retourner au Maroc après son rétablissement total.